Le dilemme du choix : comment affiner mon projet en tant qu’entrepreneur ?

Connaissez-vous l’adage “trop de choix tue le choix” ?

Nous pensons qu'avoir plus de choix nous rend plus heureux, mais la réalité est souvent différente.

À force d’avoir trop de fruits à cueillir, nous ne savons plus lequel choisir. Dans une société de consommation en expansion constante, notre champ des possibles semble s’étendre à l’infini…

Qu’allons-nous manger ce soir ? Quelle série pourrions-nous regarder ?

Comment trouver le bon “match”/ la personne idéale sur les applis de rencontre ? Quelle sera notre prochaine destination de vacances ?

Quelles études choisir ? Vers quel projet professionnel nous orienter ?

Le psychologue Barry Schwartz qualifie cela de “paradoxe du choix”, un phénomène qu’il décortique dans son ouvrage Le paradoxe du choix : comment la culture de l’abondance éloigne du bonheur.

En étant confrontés à trop d’options, nous finissons par être paralysés, car elles nous semblent toutes plus pertinentes les unes que les autres et nous nous creusons la tête à n’en plus finir, pour déterminer laquelle a la plus grande valeur ajoutée.

Cela génère chez nous une sensation de manque permanent : en choisissant un chemin, nous manquerons forcément une opportunité.

L’auteur Patrick J.McGinnis a inventé un terme pour ce schéma de pensée : le FOMO (“Fear of Missing Out”, qui se traduit par  “la peur de manquer quelque chose”).

Selon la théorie de McGinnis, il y a tant de choix qui s’offrent à nous que cela génère une forme d’anxiété : la peur et la frustration de louper le coup du siècle, à chaque opportunité qui se présente.

Comprenez : il ne faudrait surtout pas rater cet afterwork pour tisser un meilleur réseau professionnel, ni oublier de participer à ce concours récompensant les porteurs de projet les plus audacieux.

Il faudrait trouver le temps de tester ce nouveau réseau social pour faire la promotion de notre marque, s’inscrire à ce superbe boot camp (formation intensive) dont nous a parlé notre associé pour apprendre à coder en javascript, ou encore accepter cette nouvelle mission qui serait idéale pour compléter notre portfolio avec un tout nouveau secteur d’activité.

En théorie, toutes ces idées semblent prometteuses ! Néanmoins, cette quête permanente de nouveautés peut très vite s’avérer contre-productive…

Si nous nous comparons constamment aux autres, que nous réfléchissons 24 heures sur 24 à la façon dont nous pourrions nous améliorer, si nous cherchons sans cesse le prochain incubateur qui fera de nous un entrepreneur à succès, nous finissons par oublier l’essence même de notre activité.

Laissez-nous vous faire une confidence : l’option parfaite n’existe pas.

Choisir, c’est renoncer, et renoncer est une étape nécessaire. En optant pour tous les choix possibles et imaginables, vous finissez par être submergés.

A moins de défier les lois de la physique, vous n’avez pas le don d’ubiquité. Vous ne pouvez pas être sur tous les fronts et accepter tous les événements, formations, missions et autres éléments professionnels qui se présentent à vous sans vous éparpiller (et accessoirement faire un burn-out : on vous en parle dans cet épisode).

Faire le tri vous permet, en revanche, de vous focaliser sur un nombre moins important d’actions, mais de façon plus qualitative, en ayant plus de temps et d’espace mental à consacrer à votre travail.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls à naviguer dans cet océan de possibilités, et vous n’allez pas vous noyer !

Notre but, aujourd’hui, est de vous aider à (re)prendre confiance en vous, en vous désintoxiquant d’un flot d’informations continu, en vous aidant à bâtir un projet solide qui portera votre patte personnelle, et de faire taire cette petite voix dans votre tête qui clame sans cesse : “L’herbe est plus verte ailleurs…”

Depuis quand avons-nous le choix ?

L’être humain est doté d’un pouvoir incroyable : la conscience.

Contrairement aux autres animaux, celle-ci lui offre matière à réflexion sur ce qui l’entoure. Autrement dit, nous sommes conscients du choix que nous effectuons, pour construire une trajectoire qui nous est propre.

Par exemple, nous ne mangeons pas par simple nécessité, mais parce que nous aimons ce que nous portons à notre bouche.

Cette question du choix est d’ailleurs verbalisée dans l’un des plus anciens livres au monde, la Bible, où il est dit : “Tu peux choisir par toi-même, car cela t’est donné.”

Si, au démarrage, les choix qui s’offraient à nous étaient assez simples (chasser le gibier pour nous nourrir, trouver une habitation à l’abri des prédateurs, proche d’une source d’eau…), ils se sont complexifiés avec le temps.

Faisons une petite rétrospective historique : avec l’arrivée de la société de consommation au XIXe siècle, à travers le développement industriel, apparaît la production de masse.

La fabrication en série a permis la production massive des biens, avec des produits accessibles au plus grand nombre, le tout véhiculé par une publicité grandissante, nous incitant à consommer.

Cette dynamique va crescendo après la période d’après-guerre, s’accompagnant d’une forte croissance économique et d’une augmentation du pouvoir d’achat. La variété des produits se fait de plus en plus vaste, jusqu’à une surabondance de biens disponibles sur le marché.

Aujourd’hui, cette disponibilité est arrivée à son paroxysme, nous rendant la tâche toujours plus difficile en matière de choix.

Cela prévaut notamment pour l’univers du travail, où nous devons choisir notre orientation, nos missions, nos projets, etc., en piocher parmi des milliards de possibilités.

Les entrepreneurs, plus que jamais confrontés au paradoxe du choix

Dans le monde de l’entrepreneuriat, la question du choix est cruciale : nous choisissons notre propre activité, nous développons notre communication, nous créons souvent notre site web et nos pages sur les réseaux sociaux, nous choisissons notre statut, notre mode de comptabilité, les formations pour développer nos compétences, etc.

En somme, nous sommes constamment amenés à trancher entre plusieurs options relatives à notre activité.

Le point positif, c’est que cela nous amène beaucoup de liberté, et que nous n’avons pas de compte à rendre à un supérieur hiérarchique.

Toutefois, être son propre patron présente des limites : nous l’évoquions à l’instant, l’excès de choix peut nous porter préjudice.

Dans cette conférence TED, l’auteur et psychologue Barry Schwartz illustre la problématique de choix excessif, s’appliquant tout à fait aux indépendants :

“Cette incroyable liberté de choix relative au travail fait que nous avons constamment à prendre des décisions. Devons-nous prendre cet appel ? Répondre à cet email ? Faire un brouillon de ce document ? Le choix est partout. Paradoxalement, cela génère en nous de la paralysie plutôt qu’un sentiment de liberté, avec toutes ces options se présentant à nous.”

Schwartz nous donne un exemple très concret, en présentant une étude menée auprès d’une société proposant plusieurs fonds d’investissement différents à des millions d’employés.

Plus le nombre de fonds proposés était important, plus le nombre de demandes baissait, nous explique le psychologue. Au bout d’un certain montant, cela devenait tellement difficile de décider quel fond choisir que les employés préféraient remettre ce choix au lendemain et au surlendemain. “Et bien sûr, demain n’est jamais arrivé”, conclut l’auteur.

Alors comment devons-nous agir, nous, indépendants, puisque sommes chaque jour confrontés à des milliers d’options ? Comment faire un choix aiguillé ?

Conseil n° 1 : Faites le point sur vos priorités

Chez LiveMentor, nous constatons souvent que les entrepreneurs ont une vision erronée de la productivité.

“Être productif, ça n'est pas faire le plus de choses possible”, nous explique Lucas dans l’article : Comment prioriser vos tâches pour avancer 2 fois plus vite ?.

En somme, “Être productif, c'est faire mieux les bonnes choses. Les choses qui comptent et qui ont plus d'impact pour faire grossir votre business.”

Autrement dit, plutôt que de vouloir opter pour toutes les options possibles pour booster votre projet, faites moins, mais mieux.

Il vaut mieux “avancer à vitesse constante sur quelques tâches - les plus importantes. Pas essayer d’avancer à 200km/h sur absolument tout pour finir par s’encastrer dans le mur de la procrastination” rappelle Lucas.

Réfléchissez à vos priorités : quels sont les points les plus importants pour démarrer votre projet ?

Dans cet épisode consacré à la gestion du temps, nous vous livrions les conseils de Jérôme, expert de la formation productivité chez LiveMentor.

Pour faire face à la multitude de choix, le formateur nous conseille d’identifier les tâches en lien direct avec notre objectif numéro 1.

Vous pourriez annoter toutes les actions commerciales à mettre en place pour lancer votre activité, comme la création d’une page LinkedIn et Google My Business, les actions de networking, la prospection, etc.

Par la suite, vous pouvez caractériser les tâches urgentes, mais plus éloignées de votre objectif principal (réserver les tables au restaurant pour vos prochains rendez-vous clients, payer vos charges, etc.).

Ainsi, en organisant vos priorités, vous agissez concrètement, à l’aide d’un procédé logique et chronologique, et évitez cette fameuse paralysie dont nous parlait Barry Schwartz précédemment.

Néanmoins, un autre élément peut être bloquant pour les indépendants et freiner considérablement le développement de leurs projets : la comparaison.

Comment faire quand nous voyons défiler des centaines de posts, stories ou réels d’influenceurs qui semblent chacun détenir la recette miracle pour atteindre un énorme chiffre d’affaires et faire exploser son business ?

Quelle direction choisir ? Comment trouver son individualité ?

Conseil n° 2 : Arrêtez de vous comparer constamment

Se comparer aux autres est un réflexe qui arrive très tôt chez les êtres humains.

Dès l’enfance, nos parents nous répliquaient : “Prends exemple sur ton frère, qui révise tous les jours ses tables de multiplication”, “ À ton âge, je savais déjà lire correctement !”.

Pour éviter que ces reproches ne viennent créer un trop gros manque de confiance chez les enfants (et plus tard chez les adultes), la psychanalyste Françoise Dolto encourageait plutôt les parents à accentuer la singularité de leur progéniture.

Peut-être que la petite Nathalie ne sait pas nager, mais elle dispose d’une excellente mémoire pour son âge. Jonathan ne sait pas dessiner de formes géométriques mais il a un sens inné des couleurs.

Ces recommandations sont encore plus vraies dans notre société actuelle, hyper-connectée, qui représente un puits de comparaison permanent : nos anciens collègues sur LinkedIn, les conférenciers sur Ted Talks, nos amis/connaissances sur les réseaux sociaux…

Tous ces milliers de modèles auxquels nous nous comparons nous donnent le vertige et viennent activer ce manque de confiance que nous avons pu ressentir dès la petite enfance.

Pour éviter d’avoir le tournis et finir par ne plus rien entreprendre du tout, à force de comparaison, commencez par une action simple, mais efficace : la “détox” informative.

S’inspirer est une bonne chose, mais s’informer de manière obsessionnelle  est à éviter.

Commencez par vous fixer des objectifs simples, en réduisant chaque jour un peu plus votre temps de connexion sur les réseaux sociaux ou sur tout autre site d’information.

Durant cette pause, prenez une feuille et un stylo et essayez de noter tous les points sur lesquels vous aimeriez avancer, de façon très spontanée, sans trop intellectualiser.

Puis, reprenez toutes ces idées et classez-les en trois catégories : les objectifs atteignables sur le court terme, sur le long terme et les objectifs difficilement atteignables en l’état actuel des choses.

Cet exercice vous permettra de prendre des décisions par vous-même, sans vous baser sur l’opinion des autres, en vous recentrant sur vos choix personnels.

Demandez-vous ce qui motive vraiment vos objectifs, quelle importance ont-ils pour vous, en sortant tout élément de comparaison de l’équation.

Au fil des jours, augmentez le temps de déconnexion, pour vous approprier réellement la prise de décision. Vous verrez, c’est un exercice valorisant.

Bien sûr, vous pouvez vous faire accompagner dans cette démarche.

Nos mentors sont là pour vous aiguiller et vous aider à affiner votre projet - notamment avec la formation en création d’entreprise - en développant des outils qui vous sont propres.

Conseil n° 3 : Gardez en tête que non, tout n’a pas déjà été inventé

Face à la multitude de start-ups, micro-entreprises et autres entités entrepreneuriales, les indépendants développent fréquemment cette angoisse : et si tout avait déjà été créé ? Et si je n’avais rien de nouveau à apporter ?

Certes, vous pourriez vous dire que face à cet océan de créativité, vous ne vous distinguerez jamais.

Faux ! Imaginez-vous si Larry Page et Sergei Brin, les fondateurs de Google s’étaient dit : “Il existe déjà des moteurs de recherche, à quoi bon en créer un nouveau” ?

Si Mark Zukerberg ne voyait pas l’intérêt de créer un nouveau réseau social, si Tinder n’avait pas été lancé, de peur d’être écrasé par d’autres applications de rencontre…

Ce n’est pas parce qu’il existe déjà bon nombre d’entreprises dans votre domaine que vous ne pouvez pas affiner votre projet, et lui permettre de se démarquer.

Bien au contraire, analysez ce qui a déjà proposé, comment cela a été fait et demandez-vous comment vous pourriez être différenciant.

Cette application existe déjà ? Et si vous apportiez votre petite touche personnelle de graphiste et vos compétences en communication durable ?

Ce service a été mille fois proposé ? Oui, mais, a-t-il déjà été développé dans un contexte international ?

Un dernier conseil pour la route : gardez en tête que chaque projet est unique et qu’il n’existe pas deux façons identiques de créer.

En fonction de votre tempérament, de vos compétences, de votre expérience, et de vos aspirations du moment, vous apporterez toujours quelque chose de nouveau.

Vous êtes unique, et votre projet aussi. L’essentiel est de savoir valoriser vos atouts pour orienter au mieux votre activité.

Pour cela, rien de tel que le bilan de compétences !

Garance & Moi, le 1er cabinet de bilan de compétences consacré à la carrière des femmes, propose des accompagnements 100% en ligne, pour vous aider à mieux construire votre projet et aiguiser vos skills.

Je teste le bilan, juste pour voir

Au fait, nous nous demandions si vous aussi, vous n’auriez pas quelques conseils à nous apporter ?

Chaque jour, nous rencontrons des centaines de porteurs et porteuses de projets qui nous partagent leur histoire et la façon dont ils et elles ont pu développer leur activité et à chaque fois, nous nous disons que nous sommes chanceux de récolter leurs récits.

À votre tour, racontez-nous comment vous avez réussi à naviguer dans l’océan entrepreneurial, pour éclairer vos choix !

A contrario, si vous êtes encore en hésitation, n’hésitez pas à nous partager vos doutes, vos incertitudes, vos questionnements…

Nous aimerions en savoir plus et vous aider dans ces démarches.

D’ailleurs, vos réflexions pourraient bien alimenter le prochain sujet de notre newsletter, où nous aborderons les coûts d’une reconversion professionnelle, dans tous les sens du terme…

Restez à l’écoute !

À dans deux semaines pour un prochain épisode,

La rédaction Mission : Reconversion !

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Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie

Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.

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