Mardi 4 Juin 2024
Qui ne demande rien n’a rien
Autant vous le dire d’emblée, l’épisode d’aujourd’hui est un peu particulier.
Nous avons décidé de nous mettre à nu et d’aborder notre vulnérabilité, nos failles et tout ce qui vient chambouler notre moi intérieur dans le monde professionnel. Vous l’aurez compris, ce nouvel opus de Mission reconversion - le rendez-vous bi-mensuel pour celles et ceux qui tendent, de près ou de loin, à la reconversion - met en lumière nos fragilités.
Nous avions envie d’appréhender la question de l’estime de soi et de la légitimité, un sujet essentiel pour les entrepreneurs de France.
A quoi cela nous sert-il d’avoir une bonne estime de nous-mêmes ? Entre autres, à oser ! C’est en prenant conscience de notre valeur et de nos capacités que nous osons franchir les barrières qui nous retiennent. Oser quitter un job pour se reconvertir, oser lancer ce projet que l’on mûrit depuis des années, oser dire non, aussi, lorsque l’on considère que nous ne sommes pas considérés à juste titre…
Fort bien, mais alors : comment oser demander et comment s’affirmer ? Comment définir ce qui est juste pour soi ? Comment déclencher une négociation en activant les bons leviers ?
Chez LiveMentor, nous nous appuyons sur l’accompagnement des 27 000 personnes passées par nos formations. De cette expérience, nous avons tiré un constat : la notion d'acceptation de soi et de légitimité est centrale chez les créateurs et créatrices d'entreprise, victimes de ce que l'on appelle communément "le syndrome de l'imposteur".
Ce dernier ne disparaît pas comme par enchantement une fois que le projet est lancé d’ailleurs (Alexandre Dana le souligne dans son livre Entreprendre & surtout être heureux).
D’où l’importance d’intégrer, le plus tôt possible dans sa vie, ces sujets (que l’on soit au chômage, salarié ou entrepreneur), pris à bras le corps par Garance & Moi, le 1er cabinet de bilan de compétences dédié à la carrière des femmes, proposant des accompagnements 100% en ligne. C’est précisément ce que nous verrons ensemble dans cet épisode dédié à l’acceptation de soi.
Nous vous embarquons donc dans notre fougueux navire nourri de réflexions, en articulant le contenu du jour autour de la demande, dans tous les sens du terme. L’idée étant, bien sûr, de vous livrer des clés pour mieux verbaliser vos désirs, notamment en tant qu’entrepreneurs, mais aussi de vous aider à les identifier.
À la clé, nous vous proposons quelques outils pour mieux négocier et affirmer votre valeur. Vaste programme !
L’affirmation de soi : un vilain péché ?
« Ça n’est pas beau de se vanter », « Tu ne passes plus les portes », « Ça va les chevilles ? » : peut-être, avez-vous, vous aussi entendu ces phrases de la bouche de vos parents, parrains, oncles, tantes, profs qui vous réprimandaient, enfants, de trop vous mettre en avant.
Si la notion de vantardise est un défaut, il ne faut pas pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain.
Certes, la survalorisation de soi n’a rien de bon, mais nous ne devons pas pour autant tomber dans l’extrême inverse. Trop souvent, nous n’osons pas affirmer notre valeur et admettre que nous excellons dans un domaine, de peur de passer pour les fanfarons de service.
Le piège dans tout ça ? Demander moins que ce que l’on ne “vaut” (un salaire moins important que celui que l’on mérite vraiment, des jours off que l’on n’arrive pas à imposer à ses clients, des conditions contractuelles que l’on n’arrive pas à imposer…).
Cette appréhension nous viendrait de notre culture judéo-chrétienne : dans la Bible, l’humilité est considérée comme une vertu centrale. Les proverbes de l’Ancien Testament mettent en garde le pauvre pêcheur contre l’orgueil et la vanité. Notre ego nous tirerait directement vers l’enfer. Rien d’étonnant à ce que nous soyons devenus réticents à l’auto-valorisation.
Le risque d’une société façonnée par des siècles d’injonction à l’humilité, c’est que l’on finit par avoir une vision quelque peu défigurée de nous-mêmes : un frein direct lorsque l’on se trouve en situation de négociation, puisque nous ne nous estimons pas assez.
Pour les entrepreneurs, la question est pourtant essentielle : lorsque nous vendons un produit ou que nous portons un projet à titre individuel (c’est ce que, par définition, signifie l’auto-entrepreneuriat), nous sommes obligés de faire valoir notre valeur et de mettre un prix sur nos prestations, sur la valeur d’une journée facturée à un client.
C’est là que le sujet est épineux : nous sommes communément confrontés à ce que l’on qualifie de syndrome de l’imposture.
Le syndrome de l’imposture : pourquoi bloque-t-il l’estime de soi…
« Le syndrome de l’imposture, c’est un déficit particulier de confiance en soi ou même quand on réussit, on n’est pas fier de soi. Au contraire, on va minimiser cette réussite, on rumine, on se demande pourquoi on a accepté ce job, on cherche des excuses, si jamais on sent qu’on va être démasqués », nous explique Anne de Montarlot, dans une interview accordée au média Brut.
En gros, se sentir comme un imposteur, c’est vivre avec la peur d’être démasqué ; que le monde autour de nous finisse par remarquer que nous ne sommes, en réalité, pas à la hauteur.
Autrement dit, nous croyons que notre succès n’est dû à rien d’autre qu’à la chance, ou un heureux hasard. En conséquence, à chaque fois que nous arrivons à atteindre un objectif, nous attribuons cela à des facteurs autres que notre propre valeur.
Vous avez été promu par votre manager ? C’est sûrement par convention, après tant d’années dans l’entreprise. Vous avez été choisi pour cet appel d’offre ? C’est sûrement parce que votre client était pressé et qu’il devait se décider rapidement ! On vous a laissé un commentaire positif sur votre site internet ? C’est probablement parce que vous en aviez peu et que la personne s’est montrée compatissante envers vous…
Vous voyez où nous voulons en venir ? Difficile de demander quoi que ce soit (des tarifs plus élevés, une prise de responsabilité, davantage de considération…), lorsque nous nous dévalorisons de la sorte.
… Et pourquoi touche-t-il tout particulièrement les femmes ?
Connaissez-vous le concept d’éducation genrée ? Il s’agit du fait d’éduquer différemment les hommes et les femmes en fonction de leur genre.
Dès leur plus jeune âge, les enfants reçoivent - souvent de manière inconsciente - de la part de leurs parents, des enseignants, pairs, camarades de classe, mais aussi à travers la littérature, les films et autres référentiels sociétaux et culturels, des messages différenciés.
Dans son article L’école du genre, Marie Dullu-Bellat nous explique comment cette différenciation affecte les femmes dans leur vie d’adulte.
Dès la salle de classe, les filles auraient tendance à être moins valorisées : les enseignants consacrent en moyenne 44% de leur temps aux élèves féminines, contre 56% aux garçons. De surcroît, ils feraient davantage intervenir les garçons en réagissant plus fréquemment à leurs interpellations. En somme, les hommes seraient plus habitués à prendre la parole en public, donc à se mettre en avant.
Au-delà de ce constat, les études ont mis en lumière la façon dont notre société attribue “des caractéristiques immuables aux femmes et aux hommes, en fonction de leurs caractéristiques biologiques, du type : les hommes sont endurants et persévérants, les femmes sont douces et attentionnées”, nous explique Sophie Richardot. Une injonction qui pousserait, une fois de plus, les femmes à s’effacer davantage.
Maintenant que nous avons établi ces constats (syndrome de l’imposture, difficulté à verbaliser ses besoins, à affirmer sa valeur…), que fait-on concrètement, pour activer les bons leviers et oser demander notre dû ?
Voici quelques conseils pour vous aider à lever ces blocages.
#1 Sortez de vos croyances limitantes grâce à un journal de bord
Les croyances limitantes, ce sont toutes ces idées (bien souvent fausses) que nous nous faisons de nous-mêmes et qui viennent nous freiner, d’une manière ou d’une autre : « Je ne peux négocier un salaire plus élevé, car je ne le mérite pas », « Je ne peux pas exercer cette fonction, car je suis trop jeune », etc.
Anne de Montarlot nous livre une astuce pour nous aider à débloquer ces croyances :
« Vous pouvez tenir un journal de bord et commencer à les identifier, et y apporter un peu de compassion. Accepter vos réussites, ça n’est pas être prétentieux, c’est être factuel. Dresser une liste de vos exploits et de vos victoires dans tous les domaines ».
Autrement dit, prenez le temps chaque jour, même 5 minutes, de noter ce que vous avez accompli, puis faites le bilan un mois plus tard. Vous constaterez fort probablement que vous avez réussi à faire bien plus de choses que vous ne le pensiez.
Une fois ce bilan réalisé, gardez-le précieusement avec vous, car ça sera votre Bible ! Vous pourrez ainsi vous en servir pour décrire vos compétences à vos clients, recruteurs, partenaires ou tout autre personne avec qui vous serez en situation de négociation.
#2 Basez-vous sur des faits concrets
Dans son article consacré à la négociation salariale, Garance & Moi confirme la nécessité de réaliser une auto-évaluation régulière, comme nous venons de l’évoquer à l’instant.
En effet, c’est en nous appuyant sur des faits concrets (j’ai réalisé X € de chiffres d’affaires, j’ai aidé tant de clients à développer leur notoriété, j’ai participé à 8 créations de projets dont 2 ayant été lauréats à tel événement…) que vous pourrez activer ces leviers de négociation.
A contrario, si vous vous basez des évaluations personnelles, telles que : « je suis très engagé, je mets du cœur dans ce que je fais, j’ai confiance en moi… », vous risquez de paraître un peu trop vague aux yeux de la partie adverse. Plutôt que de dire : je suis un bon commercial, basez-vous plutôt sur les chiffres/nombre de missions que vous avez réalisé.
Par ailleurs, en communiquant des informations trop subjectives, vous prenez le risque d’être critiqué sur vos traits de personnalité (c’est un fait, il est bien plus difficile de remettre en question des données concrètes qu’un tempérament).
Un risque d’autant plus important si vous êtes, une fois de plus, victimes du syndrome de l’imposture, car ces critiques viendront alimenter vos failles !
#3 N’ayez pas confiance en vous, mais en votre produit
Cyril Ghezel, dans sa formation dédiée à la vente chez LiveMentor, nous explique que bien souvent, nous avons une notion erronée de la confiance en soi.
Beaucoup de porteuses et porteurs de projets pensent que la légitimation de soi passe par la valorisation de nos qualités intrinsèques auprès de leurs clients : un moral d’acier, une détermination de fer, un sens de l’humour, un goût du risque...
En réalité, nous affirme le formateur, plutôt que d’avoir confiance en nous-même, il s’agit de placer cette confiance dans le produit que nous proposons.
Voici la petite histoire qu’il nous raconte, pour illustrer ces propos : un jour, une personne est invitée chez quelqu’un. L’hôte dit à son interlocuteur : « Attention, ne t’assoies pas sur cette chaise, elle est très fragile et ne tiendra pas. » Son homologue lui soutient mordicus qu’il a perdu 30 kilos, qu’il fait du yoga, tient très bien en équilibre… Il s’assoit donc sur la chaise et, comme prévu, tombe avec fracas.
« Il a mis sa foi en lui et n’a pas pris conscience de la chaise. Le but du commercial, ça n’est pas d’avoir foi en soi, mais en son produit et en son service. » nous explique Cyril. Traduction : la personne a beau être un équilibriste hors-pair, si le produit est défectueux, il n’y pourra rien !
Il est donc judicieux de travailler en priorité sur ce que vous proposez, pour pouvoir fournir une proposition solide (c’est le cas de le dire).
#4 Abordez le sujet de l’argent en bonne intelligence
Mon produit est viable, d’accord, mais comment réussir à négocier son prix ?
Vous l’aurez sûrement constaté, il n’est jamais très facile de parler d’argent lors d’une négociation. C’est bien souvent le sujet le plus épineux.
Contrairement à nos amis outre-Atlantique, nous, les Français avons une attitude plus réservée envers la question des finances. Tandis que le sujet monétaire arrive très rapidement sur la table dans les cultures anglo-saxonnes, nous autres Gaulois sommes plus réservés sur la question et l’aborder de façon ostentatoire peut même être considéré comme de mauvais goût.
L’une des méthodes pour désamorcer ce sujet un peu explosif, est de montrer à votre interlocuteur que vous êtes à son écoute.
C’est ce que nous indique LiveMentor dans son article consacré à la négociation chez les entrepreneurs. La technique du « miroir », consiste à répéter les derniers mots ou expressions de la personne que vous avez en face, pour lui montrer que vous l’écoutez attentivement et que vous prenez en compte ses émotions et sentiments.
Cela vous permettra de mettre en place un terrain favorable à la négociation, pour ensuite développer les techniques que nous avons développées ensemble dans cette newsletter.
Pour terminer [le temps passe si vite en votre compagnie], n’oubliez pas que pour réussir à vous valoriser, négocier et oser demander, il faut commencer par bien vous connaître. Voilà qui tombe bien, c’est justement l’objectif du bilan de compétences proposé par Garance & Moi !
Avant de vous quitter, nous aimerions vous laisser la parole. Quelles méthodes avez-vous mis en place pour oser vous affirmer ? Comment avez-vous relevé ces défis ? Où êtes-vous aujourd’hui ? Au passage, si vous avez envie d’aborder certains sujets dans nos prochains épisodes : nous sommes friands de vos avis !
À très vite,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
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