Quel est le (vrai) prix d'une reconversion professionnelle ?

Méfiez-vous des apparences, cet épisode n'est pas celui que vous croyez.

Du moins, pas complètement. Par prix, nous n'entendons pas uniquement l'investissement financier de votre reconversion professionnelle - car celui-ci varie sensiblement d'une situation à une autre.

Nous avions envie de vous parler (aussi) du coût symbolique, psychologique et émotionnel que représente cette étape dans nos vies.

Ces autres coûts reviennent systématiquement dans un bilan de compétences.

Combien cela nous coûte-t-il, en termes d'investissement personnel, de nous reconvertir ? À quoi devons-nous renoncer lorsque nous décidons de changer de cap professionnel ? Peut-on se reconvertir à n'importe quel prix ?

La plupart du temps, entamer une reconversion implique de faire un “deuil” : dire au revoir à la stabilité du salariat, abandonner un secteur d'activité dans lequel nous évoluions depuis des années, quitter un confort pécuniaire…

Bonne nouvelle, avec les coûts viennent généralement les gains !

Vous perdez peut-être quelques avantages, mais vous en gagnez à l'autre bout du chemin (épanouissement professionnel, nouvelles responsabilités, développement de compétences, créativité…).

Pour vous aider à naviguer dans ces nouvelles eaux et consolider votre mât, nous vous livrons quelques conseils avisés.

Examinons ensemble l'implication - dans tous les sens du terme - que représente une reconversion professionnelle, et les bénéfices que nous pouvons en tirer.

Notre petit doigt nous dit que cela pourrait bien vous inspirer…

Renoncer au confort d’un CDI pour retourner sur les bancs de l'école… Et pourquoi pas ?

Chez LiveMentor, nous sommes toujours impressionnés par l'audace et le courage des salariés osant quitter le confort d'un job pour se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

Nous avons été particulièrement inspirés par le témoignage de Carole, qui s'est confiée au micro de Ma génération, un podcast dédié à la quête de sens au travail chez la génération Y.

Carole nous parle du chemin périlleux qu'elle a décidé d'emprunter, à l'aube de ses quarante ans.

Après douze ans passés dans l'une des entreprises leaders du digital en France, la jeune femme décide qu'elle a envie de plus. Elle veut élargir ses horizons, en se lançant dans un tout nouveau projet professionnel, en tant qu’entrepreneure.

Elle prend alors un virage à 180 degrés pour retourner sur les bancs de l'école : exit le filet de sécurité de l’entreprise.

Comment oser passer le cap ?

Le récit de Carole nous a interrogé sur la question du “salariat versus entrepreunariat” : une thématique que nous connaissons bien chez LiveMentor, puisque nous accompagnons chaque jour d’anciens salariés ou des salariés en reconversion, cherchant à affiner, développer ou trouver leur projet professionnel.

Pourquoi, à un moment donné, décidons-nous de quitter ce confort pour un univers moins certain ?

Pour Carole, le déclic est arrivé après une conversation avec son manager.

Alors que ce dernier lui demande : “Où est-ce que tu te projettes dans les dix années à venir ?”. Elle se retrouve face au vide, n'arrivant absolument pas à lui répondre. Carole ne se projette plus dans cette structure.

Elle entame alors un bilan de compétences, pour faire le point et identifier quelle direction elle souhaite prendre, en tenant compte de la vaste palette de skills accumulées au cours de sa carrière.

[Au fait, vous aussi pouvez tester le bilan de compétences avec Garance & Moi, le 1er cabinet de bilan de compétences dédié à la carrière des femmes, proposant des accompagnements 100% en ligne. Par ici pour y jeter un oeil.]

Suite à cela, Carole découvre qu'elle ne souhaite plus être dans une entreprise à but lucratif, et décide d'évoluer vers un secteur centré autour de l'impact social. Elle tente d'abord une évolution en interne dans le département RSE, sans succès.

“ Là, ça n'a pas été facile, parce qu'une fois qu'on se dit dans sa tête qu'il n'y a qu'une seule solution, c'est de partir, on se confronte à la peur. Je vais être très pragmatique : on quitte un certain confort ! Quand j'ai pris cette décision, il y a beaucoup de gens que ça a étonné. Je me suis dit : comment je fais, j'ai deux enfants, un crédit…”

Conseil n° 1 : osez vous confronter à vos peurs

La réaction de Carole est légitime, car de fait, elle quitte un certain confort (CDI, bon salaire, conditions de travail agréables…) pour une situation incertaine.

Dans son article de blog Confiance en soi : cerner ses peurs pour mieux lancer sa reconversion, Garance & moi nous explique que le sentiment de peur fait souvent surface lorsque l'on envisage une reconversion professionnelle : peur de l’échec, de l'inconnu, du manque d'argent…

Si nous ne vous recommandons pas d'enfouir vos craintes et de faire l’autruche (elles finissent toujours par ressurgir), nous vous conseillons, en revanche, de les identifier et de les accueillir.

Garance & Moi met en lumière les recommandations de de la psychothérapeute Isabelle Filliozat : selon la professionnelle, il faut d’abord commencer par “ne plus avoir peur d’avoir peur”.

“ Pour pouvoir dépasser ses peurs, il est nécessaire d’accepter la possibilité de ressentir cette émotion, sans se juger, pour l’accueillir sans résistance. Ensuite, il faut les cerner : de quoi avons-nous peur réellement ? Identifier nos peurs, les nommer, les lister, permet de les accepter pour s’en libérer. On peut alors choisir les pensées que nous allons ensuite expérimenter.”

Dans cette optique, Garance nous propose des exercices simples, pour nous libérer de nos peurs limitantes, venant freiner notre projet de reconversion :

• Prenez 5 minutes et listez tout ce que vous essayez de contrôler le plus dans votre vie (par exemple, les horaires de travail fixes, la paye fixe à la fin du mois, le planning…) ;
• Puis, en deux minutes (montre en main), listez tout ce que vous pourriez faire professionnellement si vous n’aviez aucune peur. Quelles seraient vos véritables envies si vous n’aviez aucune crainte ? Si le fait de ne pas connaître à l’avance vos revenus à la fin du mois, de ne pas maîtriser toutes les missions que vous effectuerez dans les prochaines semaines, de ne pas maîtriser votre planning dans les 6 prochains mois n’étaient pas un problème, que feriez-vous ?

Vous constaterez qu’en enlevant de l’équation les peurs limitantes, une vaste palette d’options s’ouvrent à nous, que vous n’auriez pas osé imaginer !

Bien sûr, une fois ces désirs verbalisés, vous pouvez tout à fait vous faire accompagner dans vos démarches, pour vous sécuriser un maximum et ne pas sauter dans le vide sans parachute.

Il existe tout un tas d’options pour vous permettre d’amortir les coûts liés à votre reconversion professionnelle, comme les accompagnements à la formation, les incubateurs, le coaching, etc (nos conseillers LiveMentor peuvent vous aiguiller dans cette démarche).

Carole, elle aussi, s’est fait accompagner pour emprunter une nouvelle voie et dépasser ses peurs : “J'ai été coachée pour dépasser toutes mes croyances limitantes, pour pouvoir avancer et sortir de ma zone de confort.”

Après en avoir longuement discuté avec son coach, Carole décide d’intégrer le secteur de l’économie sociale et solidaire, en effectuant une formation à l’université Paris Dauphine.

“ L''ESS, c'est un secteur où les salaires sont entre 20 et 25% plus bas que dans le privé lucratif. Donc ça, c'est quelque chose qu'il faut être prêt à entendre, parce que c'est une vraie réalité. Du coup, je me suis demandée : qu’est-ce qu’il fallait absolument que j’ai, et là, j’ai défini mon salaire minimum, le salaire où je ne pouvais pas descendre. ”

Conseil n° 2 : Posez vos limites et valorisez vos acquis

L’exemple de Carole est très parlant : si elle accepte d’être moins rémunérée qu’à son poste en tant que salariée, il est important pour elle de fixer une base minimum.

“ J'ai deux enfants, donc pour moi le confort est important. Il faut être honnête, on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche ! On peut faire un métier qui nous épanouit, mais il ne faut pas oublier la réalité de la vie physique qui est derrière. Je suis prête à faire un sacrifice financier, j’adapte ma vie, mais il y a une limite à ne pas dépasser et c’est à chacun de la définir.”

Il est, en effet, important de définir vos propres limites, soit le seuil que vous ne souhaitez pas dépasser.

Pour cela, déterminez ce qui est indispensable pour vous : garder un grand appartement pour pouvoir travailler à domicile, pouvoir continuer à prendre des cours de sport afin de maintenir une activité physique, avoir la possibilité de voyager de temps à autre…

Essayez de déterminer un budget avec vos impératifs non négociables et, à l’inverse, les éléments dont vous pouvez vous débarrasser. Cela vous donnera une première idée du coût global de votre reconversion.

À ce sujet, nous vous recommandons vivement le podcast Ma juste valeur, consacré à la négociation de la rémunération chez les indépendants.

Au-delà de ça, ne négligez pas l’importance de la validation d’acquis !

Dans le cas de Carole, l’ex-employée avait 15 ans d’expérience professionnelle à son actif. Même si elle n’avait pas d’expertise dans l’ESS à proprement parler, elle a développé des compétences en lien avec son futur métier au cours de sa carrière, comme le management, la communication, la gestion, etc.

“ Quand on se dit : je vais me reconvertir, on pense qu’on va repartir de zéro. Qu’on ait un an, dix ans ou vingt ans d’expérience professionnelle, on ne part jamais les poches vides. Donc c’est important de faire un bilan : quels sont les bagages que j’emmène avec moi et aussi qu’est-ce qui me manque vraiment pour débuter ma nouvelle carrière.” poursuit-elle.

En d’autres termes, s’il est raisonnable d’accepter une baisse de salaire lorsque l’on se dirige vers un nouveau secteur, n’oubliez pas pour autant que vous avez une expertise à valoriser.

Un conseil : pensez à vous renseigner un maximum sur le nouveau secteur d’activité que vous visez, pour identifier le salaire moyen et d’autres coûts/gains éventuels liés à ce nouvel univers professionnel.

Conseil n° 3 : Faites de la veille !

Au moment où Carole entame ce nouveau virage professionnel, elle décide de rencontrer un maximum de personnes travaillant dans l’ESS, pour faire une étude métier, au cours de déjeuners ou d’afterworks.

“Il y a des gens qui gagnaient très bien leur vie, donc ça, c’est quelque chose qui m’a rassuré.” nous explique Carole.

Notre recommandation : plutôt que de faire des projections sur les coûts que représentera votre prochain secteur d’activité (perte de salaire, de temps libre, etc.), renseignez-vous de manière factuelle, pour vous sécuriser davantage.

Osez contacter des entrepreneurs sur LinkedIn, allez à des soirées de réseautage, demandez à vos amis s’ils connaissent des personnes qui auraient effectué un parcours similaire et qu’ils pourraient vous présenter.

C’est une excellente façon de mettre un terme aux croyances limitantes, en bénéficiant d’informations concrètes !

Enfin, pour vous aider à y voir plus clair en matière de coûts et de bénéfices, n’oubliez pas qu’il existe des professionnels pouvant vous aider dans ce domaine !

Parfois, il peut être judicieux d’investir une petite somme auprès d’un expert-comptable, afin de choisir le bon statut, le bon régime fiscal, etc.

Pour celles et ceux qui nous lisent et qui ont déjà effectué leur reconversion professionnelle : nous aimerions récolter votre récit !

Quels ont été les compromis, mais aussi les avantages liés à cette reconversion ? Où en êtes-vous aujourd’hui ? La parole est à vous…

À dans deux semaines pour un prochain épisode,

La rédaction Mission : Reconversion !

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