Mardi 16 Juillet 2024
Pourquoi le burn-out n’est pas une fatalité
Ah l'été, le temps des verres en terrasse, des parties de mölkky endiablées, des siestes à l'ombre d'un tilleul...
Cette période où, enfin, pour beaucoup d'entre nous, on lève le frein.
Alors, pourquoi parler de choses qui fâchent ?
Certes, le sujet de l'épuisement professionnel n'est pas des plus légers. Seulement, bien souvent, c'est au moment où nous partons en vacances et relâchons la pression qu'il peut nous rattraper, ou nous prendre au dépourvu, sans crier gare.
D'après le baromètre du cabinet Empreinte Humaine, en 2023, 48% des salariés français se disaient en détresse psychologique, et 32% en risque de burn-out, dont 12% en burn-out sévère.
Les entrepreneurs et entrepreneuses de l'Hexagone ne sont pas en reste : 1 personne sur 5 issue de la communauté entrepreneuriale se dit affectée par cette maladie professionnelle, officiellement reconnue par l'OMS (l'Organisation mondiale de la Santé).
Nous connaissons bien cette problématique chez LiveMentor, les porteurs de projets que nous accompagnons doivent faire face à une grande charge mentale.
Vous l'aurez compris, dans ce nouveau chapitre de Mission reconversion, nous allons passer le burn-out au peigne fin.
Avant toute chose, NON, un burn-out n'est pas une fatalité, ni une épée de Damoclès qui nous pendouille inévitablement au-dessus de notre tête, quel que soit notre job.
Il existe des moyens de le prévenir, de l'anticiper - comme nous l'explique le psychothérapeute Christophe André -, et si besoin, de le traiter, pour sortir la tête de l'eau. Nous irions même jusqu’à dire que lorsqu’il est pris par le bon bout, le burn-out nous rend plus fort.
D'où vient le terme burn-out ?
Le mot burn-out nous vient d'Outre-Manche, et signifie littéralement : griller. À l’origine, il se référait à des problèmes techniques pour désigner, par exemple, un circuit électrique en surchauffe ou une coupure de courant.
De la technique à la psyché
À la fin des années 70, ce terme s'invite dans l'univers médical, pour qualifier l'épuisement au travail. En réalité, nous dit Pascal Chabot dans son ouvrage Global burnout, il s'agit d'un phénomène bien plus ancien.
Au Moyen-Âge, un groupe de prêtres fervents se trouva saisi d'une immense lassitude. Les prêtres affirmèrent être fatigués de Dieu, pire encore : avoir perdu la foi. Pascal Chabot compare cette perte de repères à celle que nous vivons dans notre société actuelle, car, selon lui, le burn-out touche particulièrement les personnes les plus investies dans leur travail et les plus loyales à leur entreprise.
Il est vrai que lorsque quelque chose nous passionne, que notre travail nous anime au plus haut point, nous avons tendance à ne plus compter nos heures, et à ne pas écouter les signaux d'alerte envoyés par notre corps.
Une vague que nous ne voyons pas arriver
De la deadline fixée par votre boss pour boucler la campagne de communication “dès que possible”, à la formation SEO que vous avez entamée en parallèle de votre job pour mieux référencer votre start-up, aux webinars que vous lancez toutes les semaines pour développer votre communauté… Des tâches qui s'accumulent et finissent par nous submerger, tel un tsunami, si nous n’apprenons pas à ralentir le rythme.
Sauf que, plutôt que d'écouter les signaux d'alerte quand nous sentons que la coupe déborde (stress, fatigue, irritabilité, maladies à répétition, etc.), nous avons tendance à tirer sur la corde.
Marie Pezé, psychologue et autrice du Burn-out pour les nuls, nous donne du grain à moudre sur le sujet. Selon elle, il y a une raison pour laquelle nous forçons notre corps à avancer, malgré son état d'épuisement.
"La France, contrairement à d’autres pays, attribue au présentéisme une valeur d’engagement au travail. Il faut rester tard, les réunions sont souvent organisées après la journée de travail, c’est en fin de journée qu’on doit rendre les rapports ; En 2019, tous secteurs professionnels confondus, la charge de travail, sa quantité, sa complexité et son intensité se sont accrus partout. Cela ne cesse d’augmenter. Il y a de moins en moins de pauses, il y a de plus en plus de travail à faire parce qu’il y a de moins en moins d’effectifs pour l’exécuter, les tâches sont de plus en plus procéduralisées, notamment par le numérique, et donc elles sont plus complexes" indique-t-elle dans une interview accordée à Harmonie Santé.
Pour les entrepreneurs, même combat : nous serions même encore plus exigeants envers nous-mêmes, car nous sommes à la tête de notre propre entreprise. La gestion du navire relève donc de notre entière responsabilité !
Sauf qu’à force d'être au four et au moulin, de consacrer toute notre vie au travail, nous finissons par griller, telle une ampoule à trop haute tension.
Pour nourrir vos réflexions sur le sujet, nous vous recommandons chaudement le livre d’Alexandre Dana, cofondateur de Live Mentor, Entreprendre et (surtout) être heureux, qui aborde le rapport des entrepreneurs à la fatigue professionnelle, dont voici un petit extrait :
Des outils face au burn-out
Encore une fois, loin de nous l'idée de vous livrer un discours fataliste sur le burn-out. Comme nous l'indique le psychothérapeute Christophe André, les signaux envoyés par notre corps sont là pour nous protéger et nous aider à lever le pied.
Voici quelques outils pour vous aider à anticiper le burn-out et/ou mieux l’appréhender lorsqu’il survient.
👉️ Outil numéro 1 : écoutez votre corps
"On se plaint souvent de la fatigue, mais il ne faut pas oublier qu'elle a aussi des avantages. Elle est comme la douleur, un signal d'alarme nous avertissant d'un problème en cours. Au départ, la fatigue est là pour nous aider." rappelait Christophe André dans l’émission Grand bien vous fasse, sur France Inter.
Quand nous nous sentons fatigués, cela signifie que notre corps émet un avertissement, pour nous indiquer que nos capacités d'énergie sont épuisées : notre organisme nous protège en nous demandant de recharger les batteries.
Traduction : ne prenez pas à la légère ces petits coups de froid à répétition, ce lumbago qui revient comme un boomerang, ces maux de crâne qui s'invitent de plus en plus fréquemment dans votre quotidien... Ils sont là pour vous prévenir et vous prémunir contre des maux plus importants.
Et si l'épuisement s’est déjà installé, pas de panique, il existe aussi des moyens pour y remédier.
👉️ Outil numéro 2 : priorisez-vous
Nicolas Jeanne, fondateur de Bolk, une cantine robotisée qui délivre des plats sur-mesure, nous explique que l'écoute de soi est fondamentale pour se protéger ou, mieux, anticiper l'épuisement professionnel.
Comme beaucoup d'individus baignant dans le monde entrepreneurial, il s'est laissé dépasser par son activité et n'a pas lu les signes avant-coureurs.
Dans le numéro 33 du magazine Odyssées, le porteur de projet se livre : "Il y a eu moment où c'était littéralement mon entreprise ou ma vie".
Après un "petit burn-out" suite à la création d'une première société, Nicolas ne décélère pas pour autant et continue sur sa lancée, en créant Bolk. Les levées de fonds s’enchaînent, il carbure à plein régime et au pic de son succès, il connaît ses premiers problèmes de santé. On lui diagnostique un Covid long.
Les symptômes s'aggravent et Nicolas finit par tout lâcher. "Je préviens mes investisseurs que je me mets en retrait jusqu’à Noël pour cause de maladie, sans entrer dans les détails”, poursuit le fondateur.
En effet, il n'est plus du tout en mesure de travailler : il finit par se faire hospitaliser et entame un suivi psychologique dans une maison de repos, pour apprendre "à ne rien faire" et "à retourner aux bases : bien dormir, bien manger, avoir une activité physique...".
Suite à cela, il réalise qu'il est toujours en incapacité totale de travailler. Il décide alors de sortir complètement du jeu, pour se protéger et protéger son entreprise, qu'il place en redressement judiciaire. En parallèle, il laisse ses avocats gérer la relation avec les fournisseurs.
La leçon, dans toute cette histoire ? On a tendance à croire que le monde va s'arrêter de tourner si nous n'alimentons pas la machine.
Non, votre activité professionnelle n'est pas votre priorité numéro 1. VOUS êtes votre priorité et comme nous l'a montré Nicolas, il est toujours temps de dire stop et de déléguer.
Le startupper en est la preuve, pour se sortir d'un burn-out, il faut aussi savoir se reposer sur les autres et dire : "j'ai besoin d'aide".
👉️ Outil numéro 3 : osez vous faire accompagner
Que vous pressentiez l'arrivée d'un burn-out ou qu'il vous soit déjà tombé dessus, nous vous recommandons chaudement de ne pas braver ces tourments de votre côté, tel un marin en solitaire.
On vous l’accorde, le monde du travail ne nous encourage pas à parler de nous, ni à nous livrer sur nos problèmes.
Généralement le traditionnel : "salut ça va" n'attend pas d'autre réponse que ces mêmes mots en miroir. Nous nous enquérons de l'état de nos collègues par pur mécanisme sociétal, sans véritablement attendre de réponse. En d'autres termes, la société ne nous apprend pas à verbaliser notre mal-être, ni même nos besoins.
Bien souvent, cela nous conduit à masquer nos failles, jusqu'à atteindre un état de détresse psychologique.
Pour changer cette habitude, nous vous proposons un petit exercice : essayez, un jour, d'arriver au bureau et remplacez les mots que vous dites machinalement à votre collègue, par la phrase suivante : "Ça ne va pas vraiment, je me sens fatigué et j'ai besoin d'aide." Au départ, votre homologue vous regardera sûrement d'un air surpris, peut-être même gêné. Toutefois, à moins d'être sacrément individualiste, il vous offrira son soutien et/ou vous dirigera vers une personne adaptée.
En bref, faites confiance aux autres et acceptez le fait que demander de l'aide n'est pas un signe de faiblesse. Dans un article de blog, Garance & Moi ajoute que même après un burn-out, il n'est jamais trop tard pour solliciter une aide extérieure, notamment via un coach.
"Redonner du sens au travail, lever les craintes et les incertitudes liées à la reprise de votre boulot, changer de cap professionnel… Les interrogations sont multiples après un burn-out et la peur de rechuter très présente. Faire appel à une coach peut vous donner un cadre sécurisant pour avancer dans votre réflexion personnelle et professionnelle."
En complément, rien de tel que le bilan de compétences, pour vous aider à porter un nouveau regard sur votre univers professionnel.
Je fais le bilan, en toute sérénité
Et vous, avez-vous déjà vécu un burn-out ? Le cas échéant, qu'avez-vous mis en place ? Que recommanderiez-vous pour éviter la surcharge ? Nous sommes à votre écoute !
Et pour toutes celles et ceux qui sont en plein dedans, nous vous envoyons une pluie d’ondes positives et de la force : dites-vous que cela arrive à plein de gens, mais qu’on ressort toujours grandis de cette épreuve 💪
À très vite,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
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