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Mardi 21 Octobre 2025
Reconversion : faut-il faire le deuil de l’ancien soi ?
Il est des deuils que nous anticipons, et d’autres qui nous tombent dessus sans prévenir, souvent un vendredi soir, à 17h, quand nous fermons pour la dernière fois l’ordinateur de l’entreprise.
Ce jour-là, nous avons beau nous répéter : « C’est fini, je tourne la page. »
Il y a toujours ce vertige discret, presque coupable : fini quoi, au juste ?
Changer de métier, c’est un peu comme rompre avec une histoire qui ne nous convenait plus, mais dont nous connaissons encore le parfum, les habitudes, le mot de passe du Wi-Fi.
Nous rêvions de liberté, de sens, de renouveau. Et lorsque la rupture arrive enfin, nous découvrons, stupéfaits, que l’absence fait parfois plus de bruit que la présence.
Il y a, bien sûr, la joie, la fierté, le goût de l’air neuf. Mais aussi une étrange nostalgie : celle du costume que nous laissons au vestiaire.
Le badge d’entreprise, rendu avec un sourire crispé.
Le titre de poste, qui s’efface de la signature mail comme une médaille qu’on aurait polie trop longtemps.
Et cette routine, tant détestée, qui, à bien y réfléchir, nous donnait un cadre, un tempo, un point d’appui.
C’est souvent à ce moment précis que naît la vraie question : Faut-il faire le deuil de l’ancien soi pour se réinventer ?
Car la reconversion n’est pas une simple question de bilan de compétences ou de CV revisité. C’est une métamorphose intime.
Personne ne nous dit qu’en changeant de métier, nous risquons aussi de perdre un peu de nous-mêmes : notre identité professionnelle, nos repères, parfois même notre sentiment d’utilité.
Et si, finalement, le plus grand obstacle à la reconversion n’était pas la peur de l’échec ou du vide financier, mais celle, bien plus subtile, de se détacher de la personne que nous avons été ?
Alors, abordons le sujet avec lucidité, douceur et un brin d’humour. Parce que se reconvertir, ce n’est pas se renier. C’est apprendre à composer avec nos anciennes versions : les remercier, les écouter, et leur dire — avec affection — qu’elles ne conduisent plus la voiture.
En somme, nous ne changeons pas pour oublier, mais pour reconfigurer ce que nous portons déjà.
L’objectif de cet épisode ? Oser parler de ce que peu de professionnels abordent : le deuil professionnel.
Non pas celui que nous traversons dans la douleur, les yeux dans le vide, entre deux mails d’adieu.
Mais celui, plus profond, qui consiste à redéfinir qui nous sommes lorsque notre métier ne suffit plus à nous décrire.
Notre mission, le temps de cette lecture (et bien plus) : vous accompagner collectivement dans cette mue intérieure.
Nous verrons ensemble :
- comment la psychologie nous aide à comprendre ce deuil nécessaire, et pourquoi il précède toute renaissance lors d’une reconversion ;
- comment des témoignages réels nous rappellent qu’abandonner une identité n’est pas une faiblesse, mais une étape de croissance ;
- et surtout, comment amorcer concrètement cette transition, grâce à trois exercices pratiques à la fin de votre lecture, pour délier le passé et accueillir le futur sans le redouter.
On se lance ensemble ?
Faire le deuil en reconversion, ça veut dire quoi exactement ?
Au risque d’en décevoir certains qui envisagent la reconversion comme un train à grande vitesse vers leur nouvelle vie professionnelle : nous ne devenons pas quelqu’un d’autre du jour au lendemain.
Nous apprenons simplement à ranger nos anciennes certitudes, à garder le meilleur, et à laisser derrière nous ce qui ne nous sert plus.
Derrière le fait de “changer de métier”, il y a bien évidemment ce saut vers l’inconnu, mais également un élément moins visible et pourtant fondamental : le deuil de l’ancien soi.
Lorsque nous quittons un rôle professionnel, nous ne laissons pas seulement derrière nous un emploi : nous abandonnons une identité (celle que nos collègues nous reconnaissaient), un repère (le café du matin, les déjeuners entre collègues, la pause tant attendue de l’après-midi pour lâcher du lest…), une légitimité (les années d’expérience, les compétences). Bref, tout un univers auquel nous disons au revoir.
Tant que ce deuil n’est pas accompli, la reconversion peut rester à moitié suspendue, comme une malle entrebâillée en attente.
Si le deuil est très abordé en psychologie, on le connaît moins sous le prisme professionnel. C’est pourtant une thématique essentielle lors d’une reconversion : voyons comment il se manifeste, pourquoi il est souvent négligé et surtout, comment nous pouvons l’accueillir pour avancer.
Le deuil professionnel selon la psychologie
Vous l’aurez compris, lorsque nous décidons de nous reconvertir, nous ne changeons pas seulement de métier : nous quittons une version de nous-même.
Et c’est précisément cette perte – de rôle, de repères, de reconnaissance – qui donne à la reconversion une dimension psychologique profonde : celle du deuil.
Quel processus intérieur traversons-nous ?
L’article Reconversion professionnelle : faire le deuil de son job du magazine Psychologies nous rappelle que quitter un emploi ne relève pas uniquement du pragmatique (réaliser une formation, refaire son CV, créer/étoffer son réseau…).
Il s’agit d’un processus intérieur comparable à celui que l’on traverse après la perte d’un être cher.
“C’est cette douloureuse, mais nécessaire étape que l’on doit vivre pour accepter la disparition de l’être aimé. « Elle n’a toujours pas fait son deuil » est le genre de phrase que l’on prononce pour parler d’une personne qui n’a toujours pas accepté la mort d’un proche.
Cette personne est alors coincée dans des émotions négatives comme le déni, la colère ou encore la tristesse. Elle va utiliser ce que l’on appelle des marchandages pour saboter le processus d’acceptation de la perte d’un proche. Mais le processus de deuil ne s'enclenche pas que face à la mort. Il est partout. Dans n’importe quelle situation qui implique de vivre un changement, nous passons par le deuil : un déménagement, une rupture amoureuse, un concours raté. Et la reconversion professionnelle n’y échappe pas.”
Comme nous l’explique l’autrice de ce contenu, Sonia Valente, même si, dans le cadre d’une reconversion professionnelle, nous choisissons généralement de nous reconvertir (contrairement à la perte d’un être cher qui nous “tombe dessus”), nous sommes en proie à un changement de vie majeur.
Pour certains, ce deuil se fait “rapidement et sans douleur”, mais pour d’autres c’est plus complexe. D’après l’article, le processus de deuil professionnel se fait en deux temps :
- Il commence quand nous prenons la décisions de quitter notre emploi
- Il se poursuit quand le moment de quitter notre job est acté et que nous nous engageons dans le processus de la reconversion
Ce dernier est appelé “courbe du deuil” ou “courbe du changement”. Cela nous vient de la psychologue Elisabeth Kübler-Ross, une psychologue qui a étudié le processus de deuil.
Les deux phases de la courbe du deuil
Comme vous pourrez le voir sur l’image, la courbe de deuil comporte deux phases : la phase descendante et ascendante.
La première correspond au moment où nous vivons des émotions négatives :
- Le choc : je ne me reconnais plus dans ce que je fais. Ce métier ne me convient plus.
- Le déni : finalement, tout va bien, je suis quand même bien dans mon job !
- La colère : tout compte fait, c’est mon responsable qui est nul !
- La peur : et si je n’étais plus jamais heureux au travail ? Et si le problème venait de moi ?
- La tristesse : il faut que je sois réaliste, ce travail ne me convient pas, je ne suis pas heureuse.
“La tristesse est le point de chute. Le début de l'acceptation où l’on commence à prendre conscience d'une page qui se tourne et du moment d’en ouvrir une autre. C’est là qu’arrive la phase montante : l’acceptation. il est temps de me reconvertir pour enfin me donner la chance d'avoir une vie professionnelle épanouissante.” agrémente Sonia Valente.
Viennent ensuite des émotions plus positives :
- Le pardon : “ce n’est pas la faute des autres, je me pardonne d’avoir mis tout ce temps pour passer à l’action.”
- La quête de sens : je passe à l’action, en me lançant dans les recherches et en me faisant accompagner
- La sérénité : j’ai trouvé ce que je voulais faire et je commence à construire
Fort bien, nous direz-vous, mais comment faire pour “bien vivre” son deuil et atteindre cette dernière étape ?
Faire son deuil, c’est aussi prendre son temps
D’après l’article de Psychologies, il ne faut pas forcément voir les phases du deuil comme une courbe linéaire.
“Il est possible de faire des allers-retours entre les phases. Imaginons que vous soyez lancé dans une démarche de reconversion. Vous êtes dans l’étape de « la quête de sens », en pleine investigation et réflexion pour clarifier vos idées. Vous trouvez une idée que vous souhaitez explorer. Dans cette phase, vous prenez conscience qu’il va falloir faire des efforts et des sacrifices pour vous reconvertir dans ce métier : reprendre des études, déménager, renoncer à certains plaisirs que votre job actuel vous permet d’assouvir.
C’est là où vos peurs reviennent en pleine figure. Vous songez à vos collègues de travail que vous appréciez, à la proximité de votre lieu de travail par rapport à votre domicile. Vous vous dites que tout n’est pas si noir, qu’il y a des choses que vous aimez dans votre job. Tout à coup, vous n’êtes plus sûr(e) de votre choix !”
L’autrice nous rassure : il est tout à fait normal de faire des rétropédalages. Il nous arrive fréquemment de résister au changement, car il nous fait peur, en trouvant des prétextes pour ne pas quitter notre job.
La reconversion est un voyage qui peut nous sembler vertigineux, surtout lorsque nous décidons d’intégrer un univers professionnel totalement différent de celui dans lequel nous évoluons depuis des années.
Vous avez le droit de prendre votre temps, de douter, d’hésiter. La reconversion n’est pas une course contre la montre ! C’est un process que nous devons laisser maturer, digérer, infuser…
Comment vivre calmement notre transition professionnelle ?
Ne partez pas à chaud
Pour vivre avec sérénité ce changement de vie, l’article de Psychologies nous recommande tout d’abord d’être au clair sur nos motivations réelles à changer de métier.
Il est important d’avoir confiance en nos choix et d’être sûr de partir sur une décision mûrement réfléchie. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil.
Pourtant, bon nombre de personnes que nous accompagnons chez LiveMentor, nous confient ne pas avoir réellement pris le temps de faire un tour d’horizon et d’étudier les raisons lesquelles elles souhaitaient se reconvertir.
L’étape numéro 1 est donc de dresser la liste de ce que vous n’aimez pas dans votre travail. Et surtout, ô malheureux, n’oubliez pas de donner des exemples concrets.
Si, lorsque vous citez un argument, vous n’arrivez pas concrètement à l’illustrer, demandez-vous si cette raison est suffisamment concrète, ou bien si elle part simplement d’un sentiment, d’une sensation encore assez floue.
Par exemple, si votre argument est de dire : je me sens en colère tous les jours dans ce travail et je souhaiterais évoluer dans un environnement plus serein, faire le deuil de cette ambiance anxiogène.
Listez les raisons de votre colère : est-ce contextuel ? Est-il arrivé un événement en particulier ? Avez-vous ressenti cette émotion au cours des derniers mois ou bien est-ce récent ?
Il est important d’éviter l’effet “coup de tête”, soit le fait de partir sans avoir réellement fait un tour d’horizon sur le long cours.
Travaillez vos blocages psychologiques
Lors d’un départ, il est important, comme le dit Sonia Valente, de prendre conscience de vos “croyances limitantes”. Chez LiveMentor, nous le constatons au quotidien lorsque nous accompagnons des personnes en reconversion.
Croyances limitantes, quèsaco ? Ce sont des blocages qui proviennent de nos chemins de vie, de notre passé, ou de l’environnement au sein duquel nous avons grandi par exemple. On parle de croyances limitantes lorsque celles-ci nous empêchent d’avancer vers notre objectif.
Que faire dans ce cas ? “Il faut tout d’abord mettre le doigt dessus, en prendre conscience et s’ouvrir à d’autres perspectives.” nous explique Sonia Valente.
“Les croyances limitantes ne sont qu’une interprétation d’une situation donnée. Or, votre interprétation n’est pas la vérité. Pour cela, je vous invite à prendre de la hauteur et à changer de point de vue. Qu’est-ce qui vous prouve que votre croyance est vraie ? Est-ce qu’une autre personne penserait la même chose de la situation ? Pouvez-vous trouver un contre-exemple concret qui vient contredire votre croyance limitante ?”
Faites l’exercice en imaginant qu’une autre personne vit la même situation que vous. Aurez-vous le même regard ? N’oubliez pas que nous ne sommes jamais aussi durs qu’avec nous même.
Bien sûr, un changement avec 100% de certitude n’existe pas. Vous aurez toujours une part d’inconnu, car la vie fonctionne ainsi ! Faire le deuil, c’est aussi accepter que notre nouvel environnement ne sera jamais vraiment le même et c’est ok. Nous avons le droit de devenir quelqu’un d’autre, de changer de peau, de nous renouveler.
D’ailleurs, ce renouvellement se traduit parfois par un virage à 180 degrés.
Le sentiment de déclassement, un effet collatéral peu raconté dans le process de deuil
Dans cet article de Welcome to the Jungle, plusieurs voix témoignent d’un phénomène qu’on aborde rarement : le déclassement après la reconversion.
Cela signifie passer d’un métier valorisé socialement (finance, architecture) à un job moins prestigieux, correspondant à une classe sociale inférieure. “Switcher d’un métier intellectuel à un travail manuel, d’un salaire confortable à un SMIC, quitter un poste qui participe à notre rayonnement social pour travailler dans l’ombre des projecteurs…”
Comme nous l’indique l’article, la reconversion professionnelle s’accompagne parfois d’un sentiment de “dégringolade sociale”. Pourtant, bon nombre de reconvertis valorisent ce choix et acceptent de faire le deuil de leur ancien statut.
C’est le cas de Cécile, ancienne assistante administrative dans des secteurs valorisés sur l’échelle sociale.
Auparavant, elle travaillait comme assistante administrative au sein de secteurs privés tels que l’architecture, la vidéoprojection, la banque… Un beau jour, elle décide de partir loin (très loin) de l’administratif pour un métier plus humain : l’aide à domicile.
Elle est désormais en charge des courses et des produits ménagers pour venir en aide aux personnes âgées ou en situation de handicap.
“Je fais les courses, le ménage, j’écoute les gens… Il n’y a aucune qualification requise, je suis vraiment au bas de l’échelle hiérarchique. Le jour où j’ai dit à mon ancien directeur ce que je faisais, il a eu un mouvement de recul, il n’en revenait pas… comme si c’était n’importe quoi.”
Lorsqu’on lui pose la question : tu fais quoi dans la vie ? Cécile lit l’incrédulité sur le visage de ses interlocuteurs. “Quand j’explique que je suis aide à domicile, les gens sont curieux, puis ils me demandent pourquoi je fais ça, me disent que je pourrais faire autre chose… Mais moi je trouve ça super, de m’occuper des gens.”
Traduction : le métier que Cécile a choisi pour donner plus de sens à ses journées est jugé “moins bien” par l’ancien monde auquel elle appartenait, et cela crée une tension interne. Malgré cela, Cécile est bien plus heureuse là où elle est.
La psychologue Johanna Rozemblum explique ces réactions : “Il existe une très forte confusion entre “réussir sa vie” et “réussir dans la vie”. Certains pensent que “réussir” signifie réussir socialement, donc financièrement, alors qu’une étude sur le bonheur menée à Harvard depuis 86 ans montre bien que ce qui nous rend heureux n’est pas la réussite sociale, ni la reconnaissance, ni la réussite financière, mais le fait d’être en adéquation avec ses besoins et d’entretenir des liens sociaux qualitatifs”
Alors, comment faire la paix avec votre ancien moi et profiter de ce nouveau bonheur, malgré les qu’en dira-t-on ?
Notre conseil : commencez par accepter (comme évoqué plus haut) que votre vie n’est pas linéaire. Oui, vous avez le droit de changer, même si ce changement est drastique, même s’il ne correspond en aucun cas à cette vision que votre entourage avait de vous.
Comment se “foutre la paix” dans notre deuil ?
Johanna Rozenblum le rappelle “Quand on entame une reconversion, on ne cherche pas forcément un gain financier, mais davantage d’épanouissement, un alignement avec nos idéaux, notre éthique et nos besoins. C’est uniquement le regard des autres qui peut créer cette sensation de déclassement, parce que la reconversion vient répondre à un besoin très intime et personnel”
Finalement, changer de métier, quel qu’il soit, ne signifie jamais perdre de la valeur, mais plutôt réassigner sa valeur. Qu’est-ce qui, aujourd’hui, est plus valorisant à mes yeux ?
Pour nous détacher du regard des autres et accepter cette transition, commençons par un petit état des lieux :
- Le travail valorisé par la société n’est pas forcément celui qui nous convient. Ce n'est pas parce que vous venez d’une lignée de juristes que le monde du droit est forcément fait pour vous.
- Peut-être que le réel déclassement était celui de votre ancien travail : ce job où vous ne vous sentiez pas aligné avec vos valeurs. Peut-être que ce nouvel emploi correspond, en réalité, bien plus à la personne que vous êtes vraiment.
Finalement, avec ces témoignages et analyses, nous comprenons mieux pourquoi le deuil de l’ancien soi est une étape incontournable. Non pas pour effacer l’ancien, mais pour l’intégrer autrement, et faire de la transition un espace de reconstruction riche plutôt qu’un désert identitaire.
Faire son deuil, c’est aussi accepter d’avoir échoué à un moment donné
Dans son ouvrage Les vertus de l’échec, Charles Pépin nous explique que l’échec - en l’occurence ici accepter que ce job n’est finalement pas/plus fait pour nous - n’est pas un accident, c’est une façon d’apprendre.
D’après le philosophe, l’animal réussit par instinct. L’humain, lui, tâtonne, rate, recommence, invente.
Nous sommes, dit-il, des “animaux ratés” et c’est tant mieux, car notre imperfection est la condition même de notre liberté.
Dans le contexte d’une reconversion, cette idée est bouleversante. Quitter son métier, c’est reconnaître que notre instinct professionnel (celui qui nous poussait à gravir des échelons, à plaire, à cocher des cases) a cessé de fonctionner. Nous avons cessé d’obéir.
Et dans ce vide, dans ce “ratage”, s’ouvre un espace rare : celui de la réflexion, du sens, du vrai désir.
Faire le deuil de son travail, c’est accepter de rater une version de soi pour laisser émerger la suivante.
C’est donc une bonne nouvelle ! Nous avons sans cesse la possibilité de renaître, de faire le deuil pour mieux émerger et trouver la personne que nous voulons être.
Pépin le dit magnifiquement : “Nous ratons parce que nous sommes libres.” Vous avez le droit d’essayer, d’échouer, de recommencer. L’important est de ne pas vous confondre avec votre échec. Il ne dit pas qui vous êtes, seulement ce que vous avez tenté.
Passons maintenant au concret : comment faire le deuil de manière pratique, avec des actions tangibles ?
3 exercices pratiques pour faire le deuil de mon ancien moi
Exercice 1 : Écrire la lettre d’adieu à votre ancien métier
L’objectif ? Reconnaître la perte, dire adieu à l’ancien rôle, et reconfigurer la relation à son passé professionnel.
C’est un rituel simple, mais profondément transformateur. Prenez une feuille et un stylo, ou votre clavier, comme il vous sied.
Adressez une lettre à votre ancien métier, comme vous le feriez pour un ex.
Commencez par la gratitude : “Merci pour ces années de… “. Puis, laissez venir la colère, la lassitude, la déception. Dites-lui ce que vous ne pouviez pas dire en réunion ou en entretien d’évaluation.
Terminez par une phrase de libération :”Je garde ce que tu m’as appris, mais je n’ai plus besoin de toi pour exister.”
Cet exercice vous aidera à matérialiser le deuil symbolique de l’ancien vous. D’ailleurs, si n’hésitez pas à relire cette lettre quelques mois plus tard. Vous constaterez à quel point vous avez évolué avec votre nouvel environnement.
En écrivant, vous transformez une rupture en acte conscient. Vous cessez de fantasmer votre départ : vous le marquer à l’encre (ou au clavier).
Exercice 2 : Le tableau des bifurcations
L’objectif : relire son parcours pour repérer les échecs féconds, les bifurcations et les fils rouges de son évolution.
Sur une grande feuille, tracez une ligne du temps : vos postes, formations, expériences, succès, mais aussi vos ratés.
Sous chaque “échec”, notez :
- ce qu’il vous a appris,
- ce qu’il a révélé de vous,
- et ce qu’il vous a fait quitter.
Regardez ensuite le motif qui se dessine. Il y a fort à parier que vos plus grandes bifurcations ont surgi après un moment de crise.
Prenons l’exemple fictif d’Hassan, ex-chef de projet en informatique. Il découvre en refaisant cet exercice qu’à chaque période de stress professionnel correspond une reprise d’études : graphisme, photo, montage vidéo.
Ce fil rouge, la création visuelle, lui a permis d’assumer sa reconversion comme une évidence, et non une fuite.
L’idée est donc de réhabiliter vos échecs : les voir non comme des accidents, mais comme des carrefours.
Ce tableau devient votre boussole: il vous rappelle que la cohérence ne se trouve pas dans la ligne droite, mais dans le sens des détours.
Exercice 3 : Le test de la journée idéale
L’objectif : redéfinir votre futur métier en fonction de vos besoins profonds, et non de vos peurs ou habitudes passées.
Asseyez-vous, fermez les yeux, et imaginez une journée de travail parfaite dans votre vie future.
Pas un rêve façon Hollywood, mais une vraie journée : à quelle heure vous levez-vous ? Que faites-vous en premier ? Qui sont vos collègues (ou vos clients) ?
Notez tout, du café du matin à la sensation du soir quand vous éteignez votre ordinateur.
Ensuite, confrontez ce récit à la réalité :
- Quelles sont les valeurs qui émergent ? (autonomie, utilité, calme, créativité…)
- Quelles compétences pouvez-vous déjà mobiliser ?
- Et surtout : qu’est-ce qui manque aujourd’hui ?
Imaginons Sophie, infirmière en reconversion. Elle découvre en écrivant sa journée idéale que ce qu’elle aimait, ce n’était pas “soigner”, mais accompagner. Elle s’est formée au coaching de santé, et n’a plus jamais ressenti le vide qu’elle croyait lié au burn-out.
Cet exercice est un ancrage : il vous reconnecte à vos besoins réels, loin des injonctions ou du regard social.
Il ne s’agit plus de “réussir sa reconversion”, mais de réinventer sa manière d’exister au travail.
Au fond, ces trois exercices n’ont qu’un seul but : vous aider à faire la paix avec vos anciennes versions.
Non, il ne s’agit pas non plus de jeter votre ancien vous à la poubelle ! La reconversion n’est pas un combat contre le passé, mais une conversation avec lui.Et c’est de cette conversation que naît, souvent, la plus belle des renaissances professionnelles. Parole de mentors !
Et maintenant… Le prochain pas
Ça y est, vous voilà prêt à faire ce voyage intérieur : reconnaître ce que vous quittez, revisiter ce que vous avez été, accepter l’écart entre l’avant et l’après.Il est temps maintenant de transformer ce deuil en un tremplin concret.
C’est là que le cours gratuit proposé par LiveMentor “5 leviers pour Changer de vie & exercer enfin le travail qui vous ressemble” prend tout son sens.
Voici quelques-uns des éléments clés qui vous aideront dans votre processus de deuil :
- Sortir d’une routine professionnelle qui ne vous satisfait plus, en retrouvant des rêves et ambitions enfouis.
- Faire face à vos peurs : financières, du jugement d’autrui, de ne pas “être assez”.
- Réaliser un bilan de vos atouts (compétences, expériences cachées) pour lever les freins qui bloquent votre reconversion.
Voyez ce cours comme un mode d’emploi pratique pour traverser le deuil et rebondir : pour réécrire votre histoire, à votre rythme, avec bienveillance.
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A vous maintenant, comment avez-vous surmonté votre deuil professionnel ? Par quelles étapes êtes-vous passé ? Nous sommes toujours curieux de connaître vos histoires !
La rédaction Mission : Reconversion !
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