Mardi 23 Avril 2024
Comment définir sa propre idée de la réussite et se foutre la paix ?
Bonjour à toutes et à tous,
C’est avec joie que nous vous présentons aujourd’hui le tout premier épisode de notre newsletter, Mission reconversion, le rendez-vous bi-mensuel pour celles et ceux qui envisagent la reconversion.
Nous sommes ravis de réaliser ce contenu en partenariat avec Garance & Moi, le 1er cabinet de bilan de compétences dédié à la carrière des femmes, proposant des accompagnements 100% en ligne.
Que vous ayez déjà plongé dans le grand bain ou simplement mouillé un orteil histoire de tâter la température, vous avez toute votre place ici !
Pour ce premier numéro, nous allons vous parler d’un sujet qui nous anime tout particulièrement : la réussite.
Derrière ce concept se cache tout un tas de notions, de dynamiques, de philosophies… Bref, une vaste palette d’idées à déconstruire, pour envisager la réussite selon ses propres envies et désirs, et non ceux des autres.
Dans cet opus, nous avions envie d’aborder la réussite sous un angle un peu décalé, loin des diktats et injonctions qu’on nous impose au quotidien quand nous nous lançons dans un nouveau projet, ou que nous décidons de changer de cap professionnel.
Nous abordons la réussite avec de la bienveillance, de la douceur et un peu de prise de distance aussi… Car réussir, cela veut aussi dire : foutons-nous la paix.
Ne prenez pas peur, ô vous, lecteurs et lectrices, si nous commençons cette newsletter par une petite leçon de vocabulaire.
Puisqu’aujourd’hui, nous nous interrogeons sur l’idée de réussite, nous avons décidé de commencer par l’étymologie de ce mot, qui nous vient tout droit de l’Italie. Voici ce que nous dit le dictionnaire de l’Académie française : « En italien ‘’riuscita’’, signifie : ‘’aboutir, avoir une issue’’ et, proprement, ‘’sortir de nouveau’’ ».
D’accord, mais comment aboutit-on ? Quelle est l’issue ? Comment arrive-t-on à consécration de nos projets ?
Ces idoles qui nous font parfois du mal
Nous avons longtemps été biberonnés - et nous le sommes encore - aux success stories à l’américaine. Quand nous butions sur un projet (création de boîte, lancement d’un nouveau produit, écriture d’un roman, bref, tout ce qui nous donne le sentiment d’avoir accompli quelque chose), on nous ramenait immédiatement à la philosophie culpabilisante du : « Quand on veut on peut ».
Durant nos études, on nous répétait que Steve Jobs avait créé l’une des sociétés informatiques les plus importantes de la planète en bidouillant des circuits électroniques dans son garage et que Madonna, elle, est arrivée à Manhattan avec 5 dollars en poche, pour devenir une icône de la pop, vénérée par des milliards de disciples.
Et si ces anecdotes sont avérées, elles ne sont pas du tout représentatives de la majorité des entrepreneurs. Nous rêvons de paillettes, de champagne, de succès hollywoodiens… Alors que la réalité entrepreneuriale est ailleurs.
À force de nous dire que seul le ciel est notre limite, que nous pouvons tout accomplir, nous nous fixons une barre inatteignable et, comme Icare, nous finissons par nous brûler les ailes.
Alors, on se dit qu’on n’est pas assez bons, pas assez bien, pas assez forts, et qu’on n’entre pas dans le moule... Autrement dit, nous passons notre temps à nous comparer aux autres, et à définir notre idée de la réussite selon un schéma que l’on / qu’on nous dessine.
Sortir de ses croyances limitantes
Remettons l’église au milieu du village : vous n'avez pas l'obligation d'être devenu manager de 25 personnes avant vos 30 ans pour vous épanouir professionnellement. Vous n’avez pas besoin d’être suivis par 10 K followers pour avoir votre place sur les réseaux sociaux. Nous avons aussi le droit d’avoir le syndrome de la page blanche, de buter, d’échouer…
D’ailleurs, dans son entretien avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor, Fabrice Midal nous parle des freins que l’on s’impose à nous-mêmes.
« Le premier obstacle [à la réussite] c’est qu’on a une idée de soi-même. On se raconte une histoire, on a une sorte d’idéologie, de mythe sur soi-même. Je suis comme ça, les gens me renvoient cette image depuis que je suis enfant. On croit à cette histoire et on se la répète en boucle : je suis limité, je suis timide, je n’ai pas de talent… »
En gros, nous nous répétons à longueur de journée, comme un mantra, des croyances limitantes qui influencent très fortement l’idée que nous nous faisons de la réussite : je dois avoir réalisé X objectifs avant la fin de l’année, rencontré X personnes pour alimenter mon réseau, avoir atteint X euros pour mon financement participatif… Sinon j’aurai échoué parce qu’après tout, les autres, ils y arrivent tous, non ?
Erreur mon capitaine : nous avons l’impression que tout le monde y arrive, sauf nous, alors qu’en réalité, tout le monde, à un moment donné de sa vie, échoue (si, nous vous l’assurons).
D’où nous vient cette injonction permanente à la réussite ?
Pour vous la faire courte, depuis près d’un demi-siècle, notre société occidentale a instauré ce que l’on pourrait appeler la culture de la réussite. Avec les progrès économiques, technologiques et socioculturels est arrivé l’idée du : « toujours plus ».
Vous vous souvenez, en cours d’histoire, quand on nous parlait des Trente Glorieuses, cette période bénie qui a considérablement amélioré nos qualités de vie (reconstruction économique, plein emploi, croissance démographique, vacances à petits prix, etc.) ?
S’en est suivie une course à la croissance permanente : faire encore mieux, toujours plus, pour être encore plus productif, et au bout du compte, se perdre dans une course effrénée à la croissance.
On nous a mis dans la tête que pour être heureux, il fallait faire du chiffre, être sans cesse dans l’action, innover, créer et être à l’affût de nos compétiteurs. Au début des années 2000 est apparu le terme « start-up nation », ces pays devenus des leaders mondiaux grâce à leur culture entrepreneuriale, stimulant l’innovation.
En soi, pourquoi pas, et nous ne sommes pas de ceux qui clament que le monde se portait bien mieux avant l’arrivée de l’intelligence artificielle et autres évolutions technologiques. Mais à force de vouloir sans cesse progresser, nous finissons par ne plus nous écouter et terminer sur les rotules, à bout de souffle. Le magazine Odyssées, dans son numéro consacré à la réussite, nous livre ce chiffre assez frappant :
‘’Le burn-out menace les 900 000 personnes qui lancent leur entreprise chaque année’’
D’accord, mais concrètement, comment faire pour sortir du « quoiqu’il en coûte » en matière de réussite ?
Et si on se foutait la paix ?
Pas facile de ne pas se comparer, quand nous voyons défiler ces influenceurs à qui tout sourit sur les réseaux ou ces pure-players (des entreprises qui exercent leur activité uniquement en ligne) qui semblent lever des millions à tour de bras.
Toujours dans ce même article, Odyssées soulève un point qui nous a semblé essentiel : « C’est la culture de l’entrepreneuriat qu’il faut interroger. Nous devons arrêter la course à la croissance infinie. Nous devons arrêter de nous comparer aux ‘’licornes’’, ces entreprises valorisées plus d’un milliard d’euros. »
En résumé, il faut que nous nous lâchions un peu du lest.
Allez, nous vous partageons quelques pistes de réflexion dans cette optique.
#1 Arrêtez de vous mettre la pression, pour vaincre la pression
Dans son livre Foutez vous la paix ! Fabrice Midal nous livre une approche intéressante au sujet de ces fameux mantras que nous nous répétons à longueur de temps : « Je ne suis pas assez ceci, je ne suis pas assez cela.»
Ce que nous propose Fabrice, c’est d’arrêter de se juger en permanence et de se foutre la paix, une bonne fois pour toutes.
Selon le philosophe et auteur, le piège, c’est que nous avons tendance à nous mettre la pression, pour arrêter d’être sous pression.
Dans cette vidéo, Fabrice nous résume quelques points clés de son livre :
« On prétend que pour résoudre la pression, la tension, la fatigue, l'épuisement, il faut en faire encore plus pour réussir à vaincre la pression. Donc, on met de l’huile sur le feu : on se met la pression pour essayer de se détendre. On voudrait essayer de méditer, on voudrait essayer de respirer… C’est complètement fou. Et tout devient une nouvelle forme d’injonction ».
L’auteur poursuit en nous expliquant que lorsque l’on fait un burn-out (souvent à force de vouloir trop bien faire), on nous dit que c’est notre faute : “Vous n’avez pas assez bien géré votre stress, vous ne vous êtes pas assez bien organisé…”
In fine, on nous inflige une double peine : nous souffrons de nous être mis trop de pression pour réussir, et on nous dit que nous aurions pu mieux faire.
Moralité, nous dit Fabrice : au lieu de nous projeter dans ce que nous devrions faire pour réussir, commençons par analyser ce que nous vivons maintenant. L’écrivain appelle ça, la porte de l’instant présent, une méthode qui consiste à se concentrer sur l’instant T, plutôt que d’angoisser sur la façon dont nous aurions pu améliorer les choses ou ce que nous devrions réaliser à l’avenir.
Vous n’avez pas encore atteint les objectifs de votre levée de fonds ? Vous êtes en retard sur votre administratif ? Acceptez que ça vous prendra plus de temps que prévu, que vous n’êtes pas une machine et – on ne vous le dira jamais assez – évitez de vous comparer aux autres, au risque de vous fixer des objectifs hors d’atteinte.
À ce sujet, nous vous invitons à lire cet article issu du blog Garance & Moi qui questionne, justement, l’idée de réussite, en privilégiant nos envies personnelles, plutôt que celles que l’on nous impose.
Dans cette optique, Fabrice Midal nous recommande d’arrêter d’être notre pire ennemi. « En voulant faire toujours plus, on finit par se maltraiter soi-même », nous livre-t-il.
Cette malveillance envers soi-même s’applique d’ailleurs particulièrement aux femmes*, dont la vision de la réussite est souvent biaisée par leur syndrome de l’imposteur.
Petite piqûre de rappel : ce syndrome se traduit par un questionnement permanent de notre légitimité (est-ce que je mérite bien ce succès ? Ai-je réussi par chance uniquement ? Est-ce que je ne vise pas trop haut ?). Nous vous en parlerons probablement dans un prochain épisode, mais en attendant, nous vous proposons d’écouter le merveilleux podcast Inpower de Louise Aubery sur le sujet.
- D’après une étude réalisée par KPMG en 2020, 75% de femmes sont victimes du syndrome de l’imposteur, contre 50% des hommes.
#2 Soyez bienveillant envers vous-mêmes… en vous décentrant
Est-ce que vous avez compté le nombre de fois où vous vous parliez mal dans la journée ? Nous, oui ! « Je suis bête, j’ai oublié d’acheter du liquide vaisselle », « Quelle débile, j’ai oublié d’envoyer ce mail à mon client », « Je suis vraiment stupide, j’ai zappé la commande fournisseur ».
Les occasions ne manquent pas pour se dénigrer ! Forcément, dans les moments rushs, mot compte triple : nous avons la tête surchargée, donc nous nous en voulons de ne pas y avoir pensé, puis ça continue encore et encore, comme dirait un certain Francis (vous l’avez ?).
Pour mettre fin à ce schéma autodestructeur, Fabrice Midal nous conseille de nous décentrer, en imaginant que c’est un ami qui aurait fait la même chose.
A priori, vous n’iriez pas insulter sauvagement votre collègue parce qu’il a oublié de vous transférer un mail, si vous voyez qu’il a une semaine débordée. Vous auriez plutôt tendance à le rassurer, en lui disant qu’il n’y a pas mort d’homme.
Généralement, poursuit Fabrice, nous sommes bien plus bienveillants avec les autres qu’avec nous-mêmes. Alors, prenons de la distance et mettons-nous dans la peau d’un autre, pour quelques minutes. Vous allez voir, ça fait du bien.
#3 Acceptez que la réussite n’est pas (toujours) un long fleuve tranquille
Nous vous parlions tout à l’heure du numéro d’Odyssées consacré à la réussite, que nous avons ingurgité à toute vitesse. Nous avons été particulièrement inspirés par l’interview de Flo Delavega, ancien membre du duo Fréro Delavega, qui s’est confié avec sincérité sur son parcours.
Pour Flo, la réussite, ça n’est pas noir ou blanc. Vouloir être dans l’ombre et dans la lumière ne sont pas, selon lui, des notions contradictoires.
« Cultiver des rêves imparfaits », selon Flo Delavega
Flo a commencé sa carrière d’artiste par une montée en puissance très rapide : il se lie d’amitié avec Jérémy et les deux artistes découvrent qu’ils forment un super duo musical.
Assez vite, tout s’enchaîne : les plateaux tv, les labels, les tournées… C’est à la fois grisant et épuisant. Flo confie qu’au bout d’un moment, il perd pied et sombre dans le burn-out. Son corps lui montre des signaux d’alerte et lui dit : stop, j’ai besoin de me reposer.
Alors, Flo décide de s’écouter et de tirer un trait sur un univers qu’il juge trop médiatisé et qui ne lui correspond pas, ou plus.
Virage à 180 degrés : le jeune homme prend la décision de s’isoler en pleine campagne avec sa compagne pour entamer « le chemin du retour à la terre », comme il l’appelle. C’est une phase de grande introspection où il connecte avec la nature et entame une phase de décroissance et de silence, loin des foules.
Il se reconstruit et, progressivement, il se remet à écrire des chansons. Petit à petit, l’envie de remonter sur scène, d’être davantage en contact avec le monde le reprend. Il décide alors de revenir, mais en étant plus aligné avec lui-même.
Accepter que la route n'est pas rectiligne
La leçon que Flo tire de son parcours de vie et qu’il nous partage dans son livre Sur le chemin des rêves (sorti en 2022 aux Editions Jouvence) est la suivante : il faut assumer de cultiver des rêves imparfaits.
Vous pouvez à la fois avoir envie d’être en communion avec la nature, mais aussi assumer que vous aimez voyager et être au contact des autres. Vous avez le droit de vous chercher et d’accepter que dans l’équation réussite, il y a aussi un facteur inconnu.
Flo ajoute que lorsque nous avons une idée, il faut y aller à 100%, comme il l’a fait lorsqu’il a décidé de tout plaquer. Quitte à revenir sur nos décisions, ou les moduler (c’est ok de changer d’avis !).
L’important, c’est d’être à l’écoute de ce dont nous avons vraiment envie, et pas de ce que nous devrions désirer. Ça nous donne envie, justement, de terminer cette newsletter par un brin de philosophie.
Pour Socrate, la réussite de la vie est étroitement liée à la notion de connaissance de soi : c’est en trouvant notre vérité et la réalisation de notre potentiel en tant qu’être humain que nous aurons réussi notre vie. Vous avez le droit d’être imparfait. Vous avez le droit d’avoir des rêves différents de ceux que l’on vous impose. Vous avez le droit d’être vous 😉
Au fait, pour vous aider à trouver votre voie, être en phase avec vos aspirations et vos valeurs, on vous recommande très chaudement ce bilan de compétences, proposé par Garance & Moi !
Et parce que nul n’est parfait et que nous avons toujours la possibilité de nous améliorer (en toute bienveillance avec nous-mêmes, c'est le mot d’ordre du jour), nous sommes preneurs de vos retours !
N’hésitez pas à nous faire un petit mail pour nous dire ce que vous avez pensé de ce premier épisode. Suggestions, remarques, commentaires… Nous sommes tout ouïe.
En attendant, nous vous donnons rendez-vous dans deux semaines, pour un prochain épisode.
A très vite,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
super-embed-custom:
<script>
hbspt.forms.create({
portalId: "4075335",
formId: "5efd86c3-3e23-4ec3-9581-09cb5e2eed0d",
inlineMessage: 'Nous avons bien reçu votre demande. Notre équipe reviendra vers vous au plus vite !',
onFormSubmit: function($form){
var lm_email = $form.querySelector('input[name="email"]').value || '';
var lm_firstname = $form.querySelector('input[name="firstname"]').value || '';
window.addEventListener("message", function(event) {
if(event.data.type === 'hsFormCallback' && event.data.eventName === 'onFormSubmitted') {
setTimeout( function() {
window.location.href = "https://mission-reconversion.com/confirmation-inscription?email=" + lm_email + "&firstname=" + lm_firstname;
}, 500 ); // Redirects to url with query string data from form fields after 1/2 second.
}
});
}
});
</script>