Mardi 21 Mai 2024
« Je suis sous l’eau en ce moment, je n’ai le temps de rien » : comment arrêter la course contre la montre ?
Bonjour à toutes et à tous !
Le temps passe à une vitesse folle : nous en sommes (déjà) au troisième épisode de notre newsletter Mission reconversion, le rendez-vous bimensuel dédié à celles et ceux qui envisagent, songent, rêvent, aspirent à se reconvertir.
Nous avons le plaisir de construire ce contenu en partenariat avec Garance & Moi, le 1er cabinet de bilan de compétences consacré à la carrière des femmes, proposant des accompagnements 100% en ligne.
Et c’est justement de temps dont nous allons vous parler dans ce 3e volet.
Avez-vous remarqué que ce mot était bien souvent associé à des termes négatifs ? Que celui qui n’a pas prononcé les inévitables : « je suis sous l’eau », « c’est le rush », « je suis à la bourre », en parlant de son planning nous jette la première pierre. Globalement, nous vivons dans une société où nous sommes submergés par le temps… et ce depuis Mathusalem.
Un casse-tête à travers les âges
Dès l’Antiquité, les Grecs le personnifiaient à l’image de Chronos, ce dieu du temps représenté comme une force inexorable et destructrice, fauchant tout sur son passage. Chronos symbolise le temps linéaire, celui qui, inévitablement va désorganiser et dégrader nos systèmes : nous sommes mortels, donc soumis au temps qui passe et nous consume.
« En retard, en retard, je suis encore en retard » : disait le lapin blanc issu du célèbre conte de Lewis Carroll, Alice aux Pays des Merveilles, écrit en 1865. Affublé d’une immense montre pendant à son cou, il courait, totalement déboussolé, après le temps.
À travers cette image du temps accablant, le romancier dénonçait les conséquences de la révolution industrielle, qui bouleversa la société en imposant le temps des machines et de la productivité. Le temps, désormais, devait être planifié, maîtrisé.
C’est à cette période qu’apparaissent les horloges mécaniques et les montres, permettant de mesurer le temps avec une précision sans précédent, afin d’être plus efficaces en un temps donné. C’est le début de la productivité : nos tâches sont chronométrées à la seconde près, pour maximiser la production, et en faire toujours plus. Plus de place à l’ennui !
Produire, encore et toujours plus
Petit à petit, cette injonction à la productivité est devenue la norme. Le travail a pris une place de plus centrale dans nos vies, en transformant notre rapport au temps. C’est un fait, aujourd’hui, beaucoup de salariés affirment être dépassés par leurs agendas. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le burn-out concernerait 7% de la population française et 12% de la population active présenterait un risque de surcharge, selon l’Observatoire de la compétence métier.
La communauté entrepreneuriale n’est pas en reste. Beaucoup vous diront que la gestion du temps pour un entrepreneur, c’est un peu comme un cadeau empoisonné. Certes, nous travaillons à notre compte, ergo nous sommes libres de gérer notre temps comme bon nous semble (et ça, on ne va pas se mentir, c’est fort agréable), mais bien souvent, nous nous retrouvons dépassés par nos calendriers.
Entrepreneuriat et rapport au temps : une équation complexe
Exit le format carré d’une entreprise qui nous offre un cadre aux horaires fixes, avec un système bien ficelé (N+1, RH, comptable, secrétaire…); bienvenue dans un univers professionnel aux contours flous, où les règles du jeu sont celles que nous dessinons nous-mêmes. La gestion de notre temps devient alors le nerf de la guerre !
En effet, qui dit travailler pour soi, dit être maître de son entreprise et, par définition, être « au four et moulin ».
Nous devons, à la fois, nous concentrer sur nos cœurs de métiers, tout en réalisant un grand nombre de tâches annexes liées à notre activité : gérer les factures, payer les prestataires, déclarer nos charges, faire du secrétariat… Car oui, bien souvent (surtout au démarrage d’une activité), nous n’avons pas la possibilité d’engager de prestataires externes et devons mettre les deux mains dans le cambouis.
À cela s’ajoute l’injonction permanente au travail, pour cimenter une situation précarisée.
Vous voyez, cette fameuse philosophie du : « Il faudrait que j’accepte cette mission supplémentaire, car sait-on jamais, je n’aurai peut-être rien à me sous la dent dans les prochains mois ». Résultat : on en revient à notre fameux Chronos, qui finit par nous dévorer tout crus, et nous nous retrouvons à bout de souffle, dépassés par la surcharge de travail.
Mais alors, comment faire pour maîtriser cette horloge qui tourne à toute allure ?
Loin de nous l’idée de vous suggérer de migrer dans la pampa, en dehors de toute civilisation, pour échapper aux affres du temps. Notre volonté, au contraire, est de vous montrer qu’il existe un moyen de dompter le temps, de l’apprivoiser et d’en faire notre allié, même dans une société pressurisée.
Voici 4 conseils clés en la matière 😊
#1 Soyez improductifs… pour être plus productifs !
Cela peut vous paraître contradictoire, mais pour pouvoir être plus efficace et mieux gérer votre temps, il est essentiel d’avoir des moments de non-productivité, comme nous l’explique Laëtitia Vitaud, dans une interview consacrée au magazine Odyssées.
Pour stopper cette course effrénée contre la montre, il faut commencer par prendre le temps et savoir appuyer sur le bouton stop, au risque d’exploser en vol.
D’après l’autrice spécialisée dans le futur du travail, les entrepreneurs sont particulièrement touchés par l’injonction à la productivité et se retrouvent bien souvent inondés de choses à faire. Nous l’évoquions plus haut : les travailleurs indépendants n’ont pas de filet de sécurité. Ils doivent être constamment sur le qui-vive, pour faire face à l’incertitude (pas de congés payés, ni de retraite, ou encore d’arrêts maladies systématiquement garantis…).
« Cette réalité les place dans une logique de performance, les incitant à évaluer constamment le rendement de leur temps » avertit Laëtitia Vitaud.
Le temps devient alors un instrument de performance : il ne faut pas le gaspiller à des choses jugées comme inutiles (lire, faire une sieste, écouter de la musique…), et faire en sorte d’être toujours productif, pour assurer ses arrières, donc travailler le plus possible.
« Chaque moment non facturé devient un manque à gagner », poursuit l’experte. Sauf qu’à force d’être obsédés par notre sécurité professionnelle, nous finissons par consacrer exclusivement notre temps au rendement. De facto, nous nous oublions nous-mêmes et nous allons parfois jusqu’à négliger notre santé mentale et notre bien-être.
Et oui, c’est là que le bât blesse, car en enlevant toute distraction de nos activités, notre cerveau finit par s’épuiser et ne peut plus se concentrer sur les tâches à réaliser, même les plus basiques.
Dans cette optique, Laëtitia Vitaud suggère d’intégrer à son quotidien « des moments hors de toute logique productive (pécuniairement parlant) » : jardiner, faire du sport, faire une activité associative… Au même titre que les vacances, ces pauses nous permettent de mieux équilibrer notre vie personnelle et professionnelle, et gagner en qualité de vie.
D’ailleurs, ces moments d’improductivité sont même inscrits dans la loi ! Dans son article de blog, Garance & Moi nous explique que le droit à la déconnexion fait partie intégrante de la loi travail depuis juillet 2016. Nous avons légalement le droit de ne pas répondre à nos clients/patrons un dimanche soir à 22h, et ce même s’ils nous voient connectés sur les réseaux !
N’oubliez pas qu’en rechargeant vos batteries, vous gagnez aussi du temps par la suite, en ayant davantage d’énergie à consacrer à vos missions et plus de motivation.
#2 Prenez le temps de ne rien faire
Nous pourrions même aller un cran plus loin dans notre réflexion, en faisant l’éloge du vide.
Avez-vous remarqué que nous vivions dans une société où l’ennui avait complètement disparu des radars ? Nos cerveaux sont stimulés 24h/24 : nous sommes inondés par les publicités, les posts sur les réseaux sociaux, les notifications de nos applications, les plateformes de streaming, etc. sans oublier l’agitation permanente des open-spaces au travail.
Peut-être que vous aussi, quand vous étiez enfant, avez connus ces moments où, littéralement, vous vous tourniez les pouces, en ayant la sensation que le temps s’étirait à l’infini ? Cela s’appelait l’ennui.
Avez-vous déjà retrouvé cette sensation ? Probablement que non, et pour cause : nous sommes sans cesse en alerte, avec des stimulations visuelles, sonores, olfactives à longueur de journée, en particulier dans les milieux urbains. Nous n’avons plus le temps de nous ennuyer.
D’ailleurs, nous sommes devenus tellement actifs que nous avons développé ce que les anglo-saxons appellent communément le FOMO (fear of missing out, ou la peur de rater quelque chose). Nous sommes constamment dans l’action.
Ainsi, à force de scroller entre ces différents onglets de notre vie, notre temps de concentration s’atrophie. D’après les dernières études menées par les ingénieurs du géant Google, notre capacité d’attention maximale serait de… 8 secondes. Rien d’étonnant à ce que nous peinions parfois à avancer dans nos projets, car nous sommes dans une hyperactivité permanente.
Dans son livre Irresistible: The Rise of Addictive Technology and the Business of Keeping Us Hooked, l’auteur Adam Alter explique que le scrolling (soit le fait de faire défiler nos feeds d’information) altère notre conception du temps. Lorsque nous sommes immergés dans des activités en ligne, nous n’avons pas le même rapport au temps et nous pouvons être absorbés durant des heures, sans même nous en rendre compte.
Bilan des courses : cette stimulation (et déconcentration) permanente nous donne la sensation d’être consumés par le temps. Pour y faire face, Sophie Péan, rédactrice chez LiveMentor, nous livre une boîte à outils, dans le dernier numéro d’Odyssées consacré au temps. Parmi les exercices qu’elle préconise, l’un d’eux consiste à tenir un journal du temps et des distractions, sur une période d’une semaine minimum.
« Notez tout ce que vous faites, et la durée avec recul et objectivité. Observez aussi, et consignez les moments et les sources de dispersion, c’est-à-dire ce qui vous empêche de faire ce que vous aviez prévu ou vous détourne de vos tâches les plus importantes », nous recommande Sophie.
Cela vous permettra de repérer les distractions qui vous affectent le plus et à quel moment elles arrivent. Une fois ces moments clés identifiés, essayez de désactiver toutes les notifications de votre smartphone et de votre ordinateur, puis faites le vide, vraiment.
« Le temps vide favorise aussi la créativité : quand le mental n’est pas accaparé, il peut errer librement, formuler de nouvelles idées et établir des connexions créatives. Ironiquement, l’intégrer à votre emploi du temps améliore votre productivité. Ne rien faire permet enfin de vous reconnecter à vos pensées et sentiments. ».
Commencez, par exemple, par vous allonger sur un lit ou un canapé et fixez le plafond durant quelques minutes. C’est en laissant votre esprit vagabonder que vous retrouverez, progressivement, votre capacité à vous concentrer et donc, au bout du compte, à mieux gérer votre temps.
#3 Fixez-vous des objectifs réalisables, pour alléger votre charge mentale
En parlant de meilleure gestion du temps, Jérôme, expert de la formation productivité chez LiveMentor nous livre un conseil essentiel : fixez-vous des objectifs réalisables, pour limiter votre charge mentale [un poids qui concerne une grande majorité de femmes : 8 sur 10 déclarent en souffrir, d’après une enquête Ipsos].
Qu’est-ce que cela a à voir avec le temps, nous direz-vous ? Tout ! Si vous vous fixez un objectif réaliste (gérer l’évènement annuel de votre entreprise, créer votre communauté LinkedIn, atteindre tant de clients, faire X ventes…), vous pourrez mettre en place des actions concrètes pour y parvenir.
A contrario, un objectif hors d’atteinte ou très difficilement réalisable - « attention à ne pas confondre rêve et objectif », prévient Jérôme - comme faire venir Mark Zuckerberg à votre prochain événement tech, sera autodestructeur. Vous mettrez alors une énergie immense et consacrerez un temps infini pour un but qui, fort probablement, ne pourra pas être atteint.
En résumé, avant de démarrer un projet : posez-vous la question de sa faisabilité, pour ne pas vous brûler les ailes.
#4 Priorisez vos tâches, pour aller à l’essentiel
Pour vous réconcilier avec le temps au travail, rien de tel que la priorisation des tâches, nous rappelle Garance & Moi, dans cet article consacré au lancement de projet. Commencez par détailler étape par étape toutes les démarches qui vous mèneront à votre point d’arrivée et, si elles vous paraissent insurmontables, découpez les en tâches plus petites, “jusqu’à ce que votre to do list vous paraisse un jeu d’enfant”.
En parallèle, Jérôme nous conseille d’identifier les tâches en rapport direct avec votre objectif numéro 1, en y ajoutant un petit indicateur prioritaire (exemple : pour avoir plus de clients, notez toutes les actions commerciales à mettre en place, comme la publication d’une vidéo, le networking, la prospection, etc.).
Ensuite, caractérisez les tâches urgentes, mais non liées à votre objectif principal (payer vos taxes, réserver un billet de train pour votre déplacement professionnel, etc.), avec un autre indicateur, pour bien les distinguer, tout en notifiant leur caractère prioritaire.
Il est indispensable de distinguer les urgences et les tâches moins importantes, confirme Jérôme. Cela vous permet de ne pas avoir à tout gérer simultanément, et de ne pas porter un sac beaucoup trop lourd ! Certaines actions peuvent être remises à demain (trier vos mails, changer la table basse de l’open space…) et vous permettent de libérer du temps pour ce qui est vraiment essentiel.
Voici ce que confie Jérôme, au cours de la formation LiveMentor, consacrée à la gestion du temps :
« Pendant 4 ans, j’étais tout le temps dans l’urgence et finalement, je n’arrivais plus à avancer dans mes objectifs. Je ne bâtissais plus, je réagissais. Je n’étais plus proactif, j’étais réactif. J’avais l’impression de subir mon emploi du temps. »
Aujourd’hui, il a également réussi à identifier les tâches « pas importantes et pas urgentes », qu’il a carrément supprimées. « A chaque fois que je supprime un truc, je m’enlève un kilo de mon sac à dos, et j’ai le sentiment que je respire ».
Moralité : nous ne sommes pas obligés de tout faire maintenant, instantanément. Mieux gérer son temps, c’est aussi renoncer, fermer des portes, pour pouvoir aller plus loin.
Les jumeaux Tweedledum et Tweedledee (que l’on voit régulièrement pousser la chansonnette), dans Alice aux Pays des Merveilles posent d’ailleurs une question essentielle : est-ce le temps qui est détraqué, ou le rapport que nous entretenons avec lui ? Nous optons pour le second choix : il s’agirait de changer la relation que nous avons avec le temps, pour mieux nous écouter.
Dernier point, mais non des moindres : n’oublions pas d’intégrer la notion de plaisir à l’équation temps.
Nous aurons tendance à consacrer davantage de temps à ce qui nous motive et ce à quoi nous aspirons. Dans cette optique, Garance & Moi vous propose de réaliser un bilan de compétences, pour vous aider à trouver votre orientation professionnelle et vous construire un cadre qui vous ressemble.
C’est déjà l’heure de nous quitter (snif), mais nous vous donnons rendez-vous dans deux semaines, pour le prochain épisode de Mission reconversion. On a hâte !
À très vite,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
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