Mardi 25 Février 2025
Au secours, je cherche du sens !
En écoutant le podcast Travail (en cours), dont nous sommes friands ici, les chiffres annoncés par la journaliste nous ont interpellés.
D’après une enquête réalisée par la plateforme Jobs That Make Sense sur la quête de sens au travail en 2022, 71% des répondants placent l’intérêt pour la mission en critère numéro 1 lorsqu’ils effectuent une recherche de job (une donne qui s’élève à 91% chez les 18-24 ans !). 4 répondants sur 10 déclarent même avoir entamé une transition professionnelle vers un emploi qui les intéresse encore davantage.Régulièrement, à notre tour, nous nous interrogeons sur la question du sens au travail.
En 2013, David Graeber théorisait le concept de “bullshit jobs”, ces métiers vides de sens qui n’apportent rien de concret, à titre personnel ou professionnel.
Dans notre écosystème LiveMentor, nous avons vu bon nombre d’accompagnants entamer une reconversion professionnelle pour combler le vide qu’ils ressentaient au travail et pour se sentir plus alignés avec leurs valeurs.
Combien de fois les avons-nous entendus parler du manque d’utilité qu’ils ressentaient dans leur job ?
De responsables marketing pour un grand groupe, ils sont devenus gestionnaires d’une coopérative, de cheffe de projets B2B pour un lobby pharmaceutique, elles ont transitionné vers une entreprise à mission, de la gestion, ils, elles, ont migré vers l’humain… Autant de postes qui leur paraissaient plus sensés, dans tous les sens du terme.
À l’heure d’une société où tout s’accélère (innovations technologiques, réchauffement climatique, radicalisation politique…), les questionnements au travail sont en plein pic. Nos jobs apportent-ils quelque chose d’engageant à notre environnement actuel ?Nous nous sommes même demandé, à notre tour, si notre métier était véritablement utile. Apportons-nous un sens, une trajectoire concrète aux personnes que nous accompagnons ?
Si nous constatons que nos outils alimentent les trajectoires professionnelles, nous sommes de ceux qui considèrent que l’on peut toujours aller un cran plus loin.
Voilà pourquoi nous voulions consacrer cet épisode au sens de nos métiers.
Nous souhaitons apporter quelques éléments de réponse aux différentes interrogations professionnelles, tout en voyant le verre à moitié plein ! Oui, nous sommes persuadés que nous pouvons charger nos métiers de sens et trouver un job utile dans une société en pleine mutation.
Même si l’avenir peut sembler effrayant, il existe des moyens pour retrouver sa boussole et chausser une paire de bottes parfaitement confortables. Voici quelques témoignages, outils et conseils pour réinjecter du sens dans nos métiers.
Quand la quête de sens devient une obsession… et nous déconnecte de nous-mêmes
Si trouver du sens au travail nous semble être un élément essentiel, nous marquons un point de vigilance à ce sujet : parfois, la quête de sens peut se transformer en obsession… voire en injonction.
Dans l’épisode du podcast Travail (en cours), consacré au sens (dont nous vous parlions en introduction), Paul nous raconte justement comment cette quête de sens est devenue toxique pour lui.
Après avoir obtenu son Master 2 en communication de crise, Paul entame son premier job dans une agence de relations publiques avec un objectif clair : rejoindre à terme un cabinet ministériel. Pour lui, cela représente le saint-Graal de la réussite sociale, financière et professionnelle. Il n’hésite pas à accepter un salaire plus bas que la moyenne et un volume de travail tentaculaire pour espérer réaliser son rêve.
“On était dans la fourchette basse des rémunérations et on avait tendance à se “faire fouetter”, si on peut se permettre le terme, pour, derrière, un taux horaire qui était même inférieur au SMIC” indique-t-il au micro de la journaliste.
En somme, Paul met de côté ses considérations financières et son bien-être personnel, pour se jeter corps et âme dans un travail au rythme effréné.
“L’adrénaline, l’excitation de l’urgence, le fait de se lever tous les jours et d’avoir des dossiers différents… Il n’y a pas une journée qui se ressemble. Avec ce métier-là, on touche à tellement de sujets différents sous le prisme de la communication de crise. Et c’est ça qui est vraiment intellectuellement satisfaisant.”
Paul a grandi dans une famille où faire un métier de sens était primordial. Dès l’enfance, il y accorde beaucoup d’importance. “Pour moi le but était de s’accomplir” affirme-t-il.
Toutefois, très rapidement, Paul n’arrive plus à tenir la cadence.
Entre le rythme de travail effréné et ses sorties au cœur des nuits parisiennes pour décompresser, il finit par lâcher la barre et faire un burn-out au bout de deux ans. Épuisé, il finit par démissionner.
Aujourd’hui, Paul accepte de se chercher et de ne pas forcément dédier sa vie entière au travail.
Son objectif premier est de trouver un meilleur équilibre vie pro/vie perso et un salaire qui lui permette de réaliser d’autres projets en parallèle de son activité (partir en vacances, sortir avec des amis…).
In fine, l’histoire de Paul nous rappelle que le fait de trouver du sens au travail ne passe pas seulement par l’intérêt que nous portons à nos missions : il faut aussi un équilibre personnel, notamment en adoptant les basiques - bien manger, s’hydrater, bien dormir, etc.
En somme, s’épanouir à grande échelle !
Autre piqûre de rappel : ce qui fait sens pour les autres ne fait pas forcément sens pour vous.
Qu’est-ce qui fait sens pour nous, au juste ?
Dans le TEDxAmiens Trouver du sens au travail : un voyage intérieur, la conférencière Céline Grenier s’interroge, elle aussi, sur la notion de sens dans nos métiers.
“Quand j’étais enfant, mon père nous disait : il faut bien travailler à l’école pour avoir un bon métier plus tard (...). Alors j’ai bien travaillé à l’école, j’ai fait ce qu’on attendait de moi et j’ai décroché ce qui est supposé être un bon métier. Qu’est-ce qu’un bon métier ? Et bien l’histoire ne le dit pas. J’ai donc observé autour de moi. Pour certains, un bon travail, c’est un emploi rémunérateur. Pour d’autres, c’est une espèce de représentation sociale, une identité, une image positive et flatteuse de qui ils sont. Mais sommes-nous des êtres humains ou des “fers” humains ? Longtemps, j’ai été un “fer” humain, enferré et tiraillé entre la valeur que je plaçais dans le travail et le sens que j’y trouvais réellement (...). Et puis, en toile de fond, il y avait cette espèce d’injonction invisible de la société. J'étais censée aimer ce que je faisais puisque j'avais un bon métier.”
Est-ce qu’un bon métier est forcément un métier qui fait sens pour nous ?
Parce qu’il rapporte de l’argent, impressionne nos collègues, nos amis, nos voisins, cela fait-il de lui un métier utile ?
Un conseil : arrêtez de vous demander ce qu’est un bon métier aux yeux de la société.
Demandez-vous plutôt ce qui a du sens pour vous et non pour les autres.
Voici quelques exemples de phrases que nous avons entendues en formation chez LiveMentor : “A 35 ans, je ne suis toujours pas passée manager, je sens que je stagne”, “Tout le monde autour de moi a dépassé la barre des 40K € annuels, je ne comprends pas ce qui cloche chez moi”, “Est-ce que je ne devrais pas trouver un métier qui soit plus valorisé ?”.
À chacune de ces personnes, nous avions envie de répondre : qu’est-ce qui est important pour toi ? Qu’est-ce qui te fait du bien ?
Comme nous le rappelle Céline Grenier, beaucoup de discours sont culpabilisants : “On me disait qu’il fallait que je trouve ma mission de vie. Alors même là, j’avais l’impression d’être un échec. Je ne sais toujours pas ce que c’est. Ma mission de vie, finalement, c’est de vivre non ?”
Si vivre avec le minimum syndical, pour pouvoir cultiver votre potager en aquaponie et voyager la moitié du temps en Lozère vous fait rêver, quel est le problème au juste ?
Et si vous ne savez pas encore ce qui fait sens pour vous, c’est OK.
Gardez en tête que la notion de sens est très subjective. Vous avez le droit de juger utile quelque chose qui ne l’est pas aux yeux de la société et vous avez le droit de vous chercher.
On vous voit venir, loin de nous l’idée de vous encourager à devenir de grands magnats du pétrole, sous prétexte que chaque recherche de sens est légitime (ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit) !
Si votre quête de sens ne heurte personne, vous avez tout bonnement le droit de choisir votre itinéraire.
Cherchez des réponses à l’intérieur et non à l’extérieur
Céline Grenier conclut sa conférence en expliquant qu’elle a entamé un “voyage exploratoire”, pour comprendre ce qui faisait sens pour elle. La conférencière ajoute que certains linguistes ont lié le mot “travail” à une étymologie bien particulière :
“Le préfixe “tra” évoque le mouvement. Le travail serait une traversée, un transport, une transformation même. Ça me plaît ! Je travaille pour expérimenter, pour grandir en tant qu’être humain, pour faire des expériences de vie et cheminer”.
Et si, finalement, le sens résidait dans sa quête ? Si, pour nous trouver, nous avions besoin de nous chercher ?
Partons sur cette base et réfléchissons à la façon dont nous pourrions explorer le sens dans nos métiers et dans nos vies.
Conseil numéro 1 : Faites taire le bruit extérieur
Commencez par vous isoler dans une salle sans collègues, ni coloc’, ni proches.Retrouvez-vous seul, face à vous-même.
Puis, prenez un ordinateur ou, pour les plus vintage d’entre vous, un papier et un crayon et commencez l’exercice : notez tout ce qui compte vraiment pour vous. Attention, il ne s’agit pas là d’indiquer ce qui vous fait du bien socialement (avoir un bon job, des enfants, etc.), mais bel et bien de ce qui vous fait vibrer.
La règle d’or ? Pas d’auto-jugement ! Si participer à un concours de sculptures en papier mâché vous procure un immense plaisir, notez-le, sans modération aucune.
Conseil numéro 2 : Fixez-vous des objectifs concrets
Lorsque vous vous demanderez ce qui compte le plus pour vous, essayez d’être le plus concret possible, pour pouvoir transformer vos objectifs en actions réalisables.
“Être épanoui”, “Se sentir bien”, cela reste flou.
En revanche, “Lancer mon podcast pour interviewer des funambules new yorkais”, c’est plus concret (et palpitant) !
Notre recommandation : commencez d’abord par noter vos émotions et envies en vrac. “Je veux être heureux”, “me sentir bien dans mon corps”, “rire au quotidien”...
Cette première étape, plus intuitive, vous servira de base et de boussole pour passer à la seconde, plus assertive (créer mon one man show, devenir formateur…).
Psst, si vous avez besoin d’un petit coup de pouce pour trouver votre orientation professionnelle, nous vous recommandons chaudement le bilan de compétences, proposé par Garance & Moi.
1er cabinet de compétences dédié à la carrière des femmes, Garance vous propose des accompagnements 100% en ligne, pour vous aider à faire le point sur votre situation professionnelle, trouver un métier qui matche avec vos attentes et vous aider à retrouver le nord !
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Conseil numéro 3 : Arrêtez de chercher la perfection, elle n’existe pas
[Scoop] le job parfait n’existe pas ! Nous sommes nombreux à fantasmer sur ce job idéal, avec lequel nous serions parfaitement alignés.
Certes, en observant les influenceuses, influenceurs, start-uppeuses et autres entrepreneurs nous vanter leur success story, nous avons parfois l’impression qu’il suffit d’un déclic pour, soudain, trouver un travail qui fasse sens à 100%.
En réalité, c’est plus compliqué que ça.
Les auto-entrepreneurs vous le confirmeront : même dans un travail que nous jugeons follement utile et bénéfique, il y a toujours une partie un peu moins rigolote (faire sa comptabilité, gérer les tâches administratives ou les conflits avec certains clients…).
Bref, il y a toujours quelques pépins et ça n’est pas grave !
L’essentiel étant de désacraliser nos métiers et de faire quelque chose qui, globalement, au quotidien, nous fasse du bien.
À vous maintenant ! Que signifie, pour vous, faire un job de sens, comment le vivez-vous au quotidien et, surtout, comment en êtes-vous arrivés là ? On vous écoute !
À dans deux semaines pour un prochain épisode,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
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