Mardi 3 Décembre 2024
Assumer mon statut de freelance : comment se défaire du regard des autres ?
Marie a travaillé 10 ans au sein de la même entreprise, au même poste avec, en grande majorité, les mêmes collègues.
Le soir où la boîte fête ses dix bougies, au cours d'un événement organisé en grande pompe, elle s’interroge : qu'est-ce qui l’a fait rester dans cette même organisation toutes ces années ?
A-t-elle fait ce métier par choix ou par devoir (l'injonction de devoir trouver un métier stable, en CDI, dans une entreprise pérenne, etc.) ? Une voix résonne dans sa tête : et si elle osait, pour une fois, s'écouter et choisir un travail en fonction de ses envies ?
Ce dont rêve Marie , secrètement, c'est d'être indépendante, de pouvoir définir ses propres horaires, clients, missions…
Elle sait que ce statut n'est pas tout rose, mais elle a pourtant très envie de suivre son instinct et d'ouvrir ce nouveau chapitre, en se consacrant à sa véritable passion : la photographie.
Bien que cette histoire soit fictive, elle ressemble à beaucoup de témoignages que nous entendons régulièrement chez LiveMentor, lorsque nous accompagnons les freelances dans leur reconversion professionnelle : “Comment me défaire du regard des autres ? “, “Est-ce que je ne me dirige pas vers un statut trop précaire ?”, “Comment l'annoncer à ma boss, à mes collègues ?” “Que vont dire mes parents ?”.
Ce sont autant de questions auxquelles tant de freelances font face.
Les indépendants doivent répondre à une problématique indispensable pour passer le cap : comment se détacher du regard extérieur ?
Nous vous l’accordons, assumer son statut de freelance n'est pas des plus aisés.
Celui-ci n'implique pas simplement de faire un choix professionnel, il nécessite de changer son mode de vie, de prendre de nouvelles habitudes, et d’accepter de vivre, parfois, dans l'incertitude.
Vous nous voyez venir, dans ce nouvel épisode fraîchement sorti des fourneaux, nous nous adresserons à celles et ceux qui touchent du doigt la perspective du freelancing, mais qui n'osent pas franchir le pas, par peur du jugement des autres et du propre regard qu'ils portent sur eux-mêmes.
Ensemble, nous examinerons comment lever ces freins, à travers des exemples inspirants et quelques outils pour vous offrir le coup de pouce dont vous aurez besoin au démarrage 😉
Dépasser les préjugés : oui, mais comment ?
Malgré la démocratisation du freelancing, toutes sortes de clichés liés à ce statut perdurent.
Combien d’indépendants nous ont confié au cours d’une formation LiveMentor les remarques qu’ils reçoivent au quotidien : “C'est drôle, j'ai l'impression que tu es toujours en vacances”. “Tu dois être dans un stress financier permanent, non ?” “Zéro congé maladie, pas d'arrêt de travail… Personnellement, je ne pourrais pas”.
La première étape, lorsque vous envisagez de passer au statut de freelance, est de vous recentrer sur votre propre trajectoire.
Plus facile à dire qu'à faire, certes, mais sachez qu'il existera toujours quelqu'un pour vous rappeler à quel point votre choix est périlleux.
La peur de l’inconnu… Un phénomène bien connu
Si le statut de freelance est encore l’objet de préjugés, c’est parce qu’il est relativement récent.
Notez que le statut d’auto-entrepreneur n’est apparu qu’en 2009, en France, dans le cadre de la loi de modernisation de l’économie, adoptée en 2008.
L’objectif était de simplifier les démarches administratives et fiscales, afin d’inciter davantage les individus à lancer leur activité indépendante et à stimuler ainsi l’économie. Autrement dit, 16 ans d’existence (2009-2024), à l’échelle d’une vie, représentent bien peu.
Le diplomate et philosophe Kurt Riezler, dans son article The Social Psychology of Fear, paru en 1994, nous parle du phénomène psychologique se produisant chez les individus lorsqu’un nouveau phénomène apparaît.
Face à ce qu’il ne connaît pas ou ce qu’il considère comme imprévisible (en l'occurrence, pour le freelancing, l’apparente précarité de ce statut), l’Homme se retrouve confronté à un sentiment d’angoisse, d'après Riezler.
L’absence de connaissances précises sur la nature du danger rend difficile l’élaboration de réponses appropriées, ce qui le conduit souvent à des réactions irrationnelles. L’individu va créer des mythes autour d’un événement qu’il n’arrive pas à expliquer.
Près de 50 ans plus tard, le sociologue Ulrich Bech explique dans son ouvrage, La société du risque, que notre société moderne a généré des risques globaux, souvent invisibles et imprévisibles, tels que les pandémies, les catastrophes environnementales ou les crises économiques.
Ces risques générés par le progrès technologique et industriel échappent souvent au contrôle humain et affectent l’ensemble de notre planète. Face à ces mécanismes, les humains s’ancrent dans une incertitude croissante au sein de la société et font de la gestion du risque un enjeu primordial.
Un nombre considérable de freelances ont dû faire face aux remarques, telles que : pourquoi se lancer en indépendant dans une économie aussi incertaine ?
Vous l’aurez compris, la peur et l’incertitude sont des sentiments bien connus au sein de notre société, et il convient de s’en défaire, pour s’imprégner pleinement de son statut de freelance.
Comment faire ? Premier conseil : cassez le mythe.
Outil n° 1 : Pour se défaire d’un mythe, commençons par le comprendre
Le propre du mythe est de nous effrayer par son caractère incompréhensible et mystérieux, comme nous l’indique Kurt Riezler.
L’une des premières étapes pour oser lancer dans l’univers du freelancing et faire taire le jugement des autres est de vous intéresser véritablement à ces mythes véhiculés.
Comme l’indique la plateforme freebe.me, les statuts de freelance et d’auto-entrepreneur [cet article vous aide à bien comprendre la différence entre les deux] sont souvent associés à des fantasmes (liberté absolue, zéro stress au travail…) ou des idées décriées (revenus faibles et instables, solitude à l’extrême…).
Voici quelques exemples :
- Les freelances sont libres de faire ce qu’ils veulent : FAUX
L’une des idées les plus souvent véhiculées au sujet des freelances, est qu’ils peuvent faire absolument ce qu’ils veulent, car ils sont leurs propres patrons.
Si l’on vous rétorque ça, voici ce que vous pourriez commencer par répondre : certes, un freelance n’a pas de lien de subordination. Il est donc, par définition, son propre patron.
Toutefois, n’oublions pas qu’un freelance s’intègre à une mission et que, bien souvent, il est amené à travailler avec d’autres équipes. Cela implique de respecter un certain planning, des livrables, de maîtriser des outils, etc.
Par conséquent, on ne peut pas faire ce que l’on veut quand on le veut lorsque l’on est freelance : vous avez des deadlines et des impératifs à respecter.
“Si un freelance n’a pas de chef.fe, il doit tout de même se plier à certaines contraintes. La première (et la plus importante) est bien entendu la satisfaction des clients. Car ce sont les clients qui donnent le ton et le cadre d’une mission freelance, qui font part de leurs besoins et expriment leurs attentes particulières”, nous rappelle par ailleurs freebe.me.
Vous ne pouvez donc pas imposer vos désidératas comme bon vous semble, car vous avez un cahier des charges à suivre. En revanche, vous avez davantage de marge de manœuvre dans votre façon de travailler.
Par exemple, si votre livrable est prévu pour la fin de la semaine, libre à vous de définir le moment où vous travaillerez (soirée, matin ou nuit pour les couche-tard), du moment que votre rendu est prêt à temps.
Ceci étant dit, il peut aussi arriver que vous travailliez sur site en tant que freelance auprès d’une équipe. Dans ce cas-là, des horaires plus stricts peuvent vous être imposés.
- Les freelances gagnent moins bien leur vie : mauvaise pioche
Dans notre société actuelle, “le contrat de travail et les fiches de paie sont particulièrement valorisés. Lorsqu’on a un projet d’investissement, d’achat immobilier ou autre, il vaut mieux pouvoir justifier de revenus à peu près stables sur le long terme. Et ça tombe bien, car c’est tout à fait possible en tant qu’auto-entrepreneur !” nous rappelle Freebee.
En effet, beaucoup de freelances peuvent justifier leurs revenus avec un bilan d’activité pérenne.
Si le nombre de freelances a explosé ces dernières années (+92% depuis 2009, d’après le site Tool Advisor), c’est bien pour une raison !
L’offre de travail est en hausse, car la demande augmente et les opportunités de missions sont bien plus nombreuses qu’on ne le pense.
L’essentiel étant d’être bien organisé et conseillé sur le statut à choisir (micro-entreprise, EURL, etc.), tout en réfléchissant à sa stratégie de vente, notamment à travers une bonne stratégie de marketing digital.
Évidemment, la rentabilité n’arrive pas du jour au lendemain.
Loin de nous l’idée de véhiculer le mythe du freelance générant des millions d’euros au bout d’un mois d’activité (quelle que soit la personne vous vendant ce genre de promesses, un conseil : fuyez.).
Néanmoins, en fournissant les bons efforts au bon endroit, le travail indépendant finit généralement par payer.
On peut donc “être freelance et avoir des revenus réguliers sur le long terme, tant que l’on sait vendre ses services ou ses produits” nous confirme la plateforme.
Au-delà de ces mythes et légendes associés à l’univers du freelancing, le regard des autres soulève parfois une autre problématique : celle de rester fidèle à ses convictions et ne pas se laisser influencer par les opinions extérieures.
Outil n° 2 : Analysez la critique, pour renforcer vos convictions
Si les avis extérieurs peuvent être un véritable obstacle – aussi bien nos familles, que nos amis ou nos anciens collègues ont parfois du mal à comprendre nos choix de vie et nous le font bien comprendre – il est pourtant essentiel de ne pas perdre de vue nos besoins et nos envies, au risque de nous oublier au profit du jugement des autres.
L’une des stratégies pour y arriver, consiste à utiliser ces critiques comme une source de motivation.
En réalité, il existe différents types de feedbacks, plus ou moins constructifs.
Dans l’article L’art du feedback pour progresser dans sa vie de freelance, le site Social Declik nous recommande de réfléchir aux commentaires que nous formule notre interlocuteur : pourquoi ce feedback ? Quelle est son intention ?
“Cette question permet de vérifier que l’intention est bien de faire grandir la personne et non de montrer qu’on sait mieux qu’elle ou d’imposer sa position”, nous indique la plateforme. “L’intention doit réellement être d’aider dans le sens “soutenir l’autonomie de”, de donner des billes à son interlocuteur pour que la personne puisse ensuite faire mieux seule”, poursuit le rédacteur de l’article.
Nous pouvons tout à fait appliquer ce conseil aux personnes envisageant le freelancing.
Demandez-vous quelle est l’intention de la personne qui vous décourage à prendre ce chemin : fait-elle cela pour que vous fassiez le choix le plus éclairé possible (par exemple en vous recommandant de ne pas foncer tête baissée, mais de solliciter de l’aide auprès d’un conseiller ou d’un comptable), ou bien parce qu’elle projette ses propres craintes ?
Autrement dit : est-ce que ces critiques visent à vous aider dans votre démarche afin que vous ayez un bagage le plus solide possible, ou, au contraire, à vous freiner dans votre trajectoire, sans pour autant vous proposer d’alternative ?
Dans le second cas, si les remarques à votre égard ne sont pas constructives et ne vous font pas avancer, inutile de vous focaliser sur le sujet, au risque d’y perdre une énergie folle.
En revanche, si les critiques peuvent servir à renforcer votre décision, n’hésitez pas.
Peut-être en effet, que vous n’avez pas considéré toutes les options avant de choisir ce statut.
Cela ne veut pas dire que vous avez fait le mauvais choix pour autant !
D’autant plus qu’il existe un vaste panel d’aides que vous pouvez consulter afin d’entamer le virage freelance de manière plus paisible, à commencer par le bilan de compétences.
L’objectif de ce bilan ? Vous aider à faire le point sur votre situation et votre profil professionnel, afin de choisir un statut et un domaine qui vous conviennent.
À ce titre, Garance & Moi, le 1ᵉʳ cabinet de bilan de compétences dédié à la carrière des femmes, proposant des accompagnements 100% en ligne, vous propose de réaliser un bilan de compétences, pour envisager le freelancing avec plus de sérénité.
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Outil n° 3 : Dépassez vos croyances limitantes
Dans le tout premier épisode de Mission : Reconversion !, Comment définir sa propre idée de la réussite et se foutre la paix ?, nous vous parlions de croyances limitantes, en mettant en lumière les propos de l’auteur et philosophe Fabrice Midal.
D’après lui, "le premier obstacle [à la réussite] c’est qu’on a une idée de soi-même. On se raconte une histoire, on a une sorte d’idéologie, de mythe sur soi-même. Je suis comme ça, les gens me renvoient cette image depuis que je suis enfant. On croit à cette histoire et on se la répète en boucle : je suis limité, je suis timide, je n’ai pas de talent…", explique-t-il dans son entretien avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor.
Ces croyances s’appliquent tout à fait à notre sujet du jour, car l’un des regards les plus dépréciateurs est généralement celui que nous nous appliquons à nous-même.
Comme l’indique Fabrice Midal, nous nous répétons à longueur de temps, comme un mantra, ces croyances limitantes influençant grandement l’idée que nous nous faisons de la réussite professionnelle : je ne peux pas démarrer une activité de freelance sans avoir un réseau très largement étendu, je dois avoir un site internet déjà bien ficelé pour me lancer dans cette nouvelle aventure, je vais être mal perçu par mes anciens collègues…
En réalité, ce sont souvent des idées bloquantes, que nous alimentons lorsque nous regardons les autres freelancers depuis notre fenêtre.
Les réseaux sociaux sont nourris d’influenceuses et d’influenceurs vantant les mérites d’un chiffre d’affaires atteint en quelques mois, de rêves impossibles réalisés grâce à une incroyable résilience…
Que cela soit véridique ou non, un conseil : arrêtez de vous comparer constamment aux autres, car chaque trajectoire est unique !
Peut-être que ce succès tant vanté par les entrepreneurs que vous suivez a été obtenu au prix de gros sacrifices sur leur vie personnelle ? Peut-être que certaines missions ont été plus difficiles que d’autres ?
Et peut-être que tout se passe au mieux dans le meilleur des mondes pour eux. Dans tous les cas, l’herbe semble toujours plus verte ailleurs, car nous entrons rarement dans les coulisses de ces individus.
En résumé, si vous ressentez l’envie, le besoin ou la simple curiosité de tester le freelancing, inutile de vous brimer.
Vous ne pourrez jamais atteindre le risque zéro ni vous prémunir totalement contre l’échec, mais comme le dit le célèbre proverbe : “Mieux vaut des remords que des regrets”.
Expérimentez, testez, éprouvez et surtout, faites-vous accompagner dans cette démarche pour avancer avec le plus d’appuis possible et faire un choix en toute connaissance de cause.
Vous avez déjà franchi le cap et êtes freelance ?
Avez-vous été confronté au regard des autres ? Le cas échéant, comment cela s’est-il passé pour vous et comment avez-vous dépassé ces jugements ?
Nous sommes preneurs de votre retour d’expérience !
À dans deux semaines pour un prochain épisode,
La rédaction Mission : Reconversion !
Un mardi sur deux, un email pour réussir une reconversion professionnelle dans votre zone de génie
Démarrer une nouvelle vie, c’est possible ! Dans cette newsletter, nous vous partageons des outils éprouvés pour trouver vos forces, faire disparaître la peur d’échouer et construire un projet aligné avec vos valeurs.
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